L'histoire est digne d'un scénario de film. Un jeune homme parfaitement déguisé en vieillard a réussi à monter à bord d'un avion d'Air Canada à Hong Kong et à se rendre à Vancouver, où il a réclamé l'asile après avoir été arrêté, ont indiqué vendredi la compagnie aérienne et des médias canadiens.
Il enlève son masque pendant le vol
Des photos juxtaposées du jeune homme mince aux cheveux bruns, un bandeau noir lui masquant les yeux, et du faux vieillard au visage ridé, portant la même chemise rayée, déboutonnée et révélant son torse juvénile, ont été largement diffusées par les télévisions canadiennes, alors que les services frontaliers se refusaient officiellement à les rendre publiques.
Le masque était particulièrement réaliste, comme le montre ce reportage sur CNN :
Les photos ont été prises par ces services après l'interpellation du mystérieux voyageur à son arrivée à Vancouver le 29 octobre, le jeune homme acceptant de revêtir le masque qu'il avait enlevé pendant le vol en se cachant dans les toilettes de l'appareil. Un document des services frontaliers mis sur internet a apporté des précisions sur la série de subterfuges utilisés par le demandeur d'asile. Ce dernier, déguisé en vieillard, est monté à bord grâce à une carte d'embarquement ayant appartenu à un citoyen américain né en 1955 et à une carte "Aéroplan" de fidélisation de la clientèle, qui lui a servi de document d'identité.
Il déjoue la sécurité
A Vancouver, le jeune homme a prétendu n'avoir qu'un seul sac de voyage, toujours selon la police des frontières. Mais le personnel de bord en a trouvé deux autres, l'un contenant une paire de gants et l'autre son masque de silicone couvrant la tête et la nuque et d'autres accessoires : une casquette de cuir, une paire de lunettes et une légère veste de laine marron. Selon les chaînes de télévision canadiennes, il est possible de se procurer de tels masques sur l'internet pour environ 700 dollars.
Les services frontaliers ont indiqué que le ministère des Transports allait enquêter pour savoir si la procédure de vérification d'identité avait été bien suivie à Hong Kong. "Nous ne pouvons pas avoir des fonctionnaires canadiens postés devant chaque porte d'embarquement d'un vol pour le Canada", a dit le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration Jason Kenney, cité par la chaîne publique CBC.
"Nous assurons la formation des employés des compagnies aériennes, elles prennent la responsabilité (de ces contrôles d'identité) et elles encourent d'importantes amendes si elles laissent monter à bord des gens qui ne sont pas ceux qu'ils affirment être". De son côté, Air Canada a souligné qu'il y avait "de multiples contrôles d'identité au départ de Hong Kong, y compris celui des passeports, effectué par le gouvernement chinois, auxquels doivent se soumettre les passagers originaires de Hong Kong".