La colère des Irlandais devrait s’exprimer dans les urnes vendredi à l’occasion des élections législatives. La cause du mécontentement ? Le plan de sauvetage international du pays, aux conditions jugées punitives par la population.
Un bon nombre des quelque 3,1 millions d'électeurs irlandais, devrait donc voter contre le Fianna Fail, le parti du Premier ministre sortant Brian Cowen. Ce dernier a signé en novembre dernier le plan de sauvetage de 85 milliards d'euros avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Le Fine Gael donné largement vainqueur
L'appel à l'aide étrangère a été largement ressenti comme une humiliation par la population, dont le nationalisme à fleur de peau s'est mal accoutumé de voir les experts du FMI et de l'UE "dicter" leurs conditions. Après l'éclatement de la coalition au pouvoir, le Premier ministre a été contraint de convoquer ces élections anticipées et de renoncer à la vie politique une fois le scrutin passé.
Les derniers sondages publiés mercredi créditent le Fianna Fail, parti de la majorité sortante, de 14% à 15%, ce qui lui donnerait une vingtaine de sièges, contre 74 actuellement. Son grand rival, le Fine Gael du leader Enda Kenny, également centriste, devrait en revanche bénéficier d'un raz-de-marée: avec 38 à 40%, il devrait emporter 72 sièges (contre 51 actuellement), soit à une encablure de la majorité absolue.
"Le jour du jugement"
S’il sort vainqueur des élections, le Fine Gael devra mettre en oeuvre le plan d'austérité draconien mis en place par le gouvernement sortant et assurer la reprise économique.
Avec près de 14% de chômeurs et des milliers d'Irlandais qui reprennent le chemin de l'immigration, le pari semble audacieux. "Vendredi sera le jour du jugement mais lundi suivra bien vite", avertit l'Irish Times dans un éditorial.
Les résultats du scrutin ne seront pas connus avant samedi soir.