Le photographe de presse Jean-Paul Ney devrait être mis en liberté provisoire dès mercredi, a annoncé mardi le secrétaire d'Etat français à la coopération. A l'issue d'un entretien avec le président ivoirien Laurent Gbagbo à Yamoussoukro, capitale de la Côte d’Ivoire, Alain Joyandet a précisé que "les choses n’étaient pas totalement définies sur le plan technique", mais que la libération annoncée du journaliste était "une nouvelle positive".
"J'ai forcément du mal à y croire, a affirmé Jean-Paul Ney. Si c'est le cas, c'est une victoire de la justice ivoirienne, de la liberté de la presse, de la liberté d'investiguer. Je suis venu faire mon travail (en Côte d'Ivoire), je crois qu'il y a eu une mésentente aussi bien de mon côté que du côté des Ivoiriens", a-t-il ajouté, exprimant de "vifs remerciements au président Gbagbo et à Alain Joyandet." L’avocat ivoirien du photographe a précisé qu’il appartenait désormais au juge "de décider si oui ou non il peut quitter" le pays.
Jean-Paul Ney avait été inculpé et écroué en janvier 2008 à Abidjan pour "attentat" et "complot contre l'autorité de l'Etat". Ce photoreporter indépendant, alors âgé de 31 ans, avait été interpellé le 27 décembre 2007 devant le siège de la Radio-télévision ivoirienne (RTI). Le contre-espionnage ivoirien avait annoncé avoir saisi des "éléments vidéo servant de pièces à conviction" d'un "complot" alors en préparation.
Des extraits de ces vidéos, à l'époque mis en ligne sur internet, montrent l'ex-chef rebelle ivoirien Ibrahim Coulibaly, actuellement en exil, tenant des propos ambigus pouvant laisser penser qu'un coup d'Etat se préparait.