L'annonce de sa capture a fait grand bruit. D'abord parce que Seif al-Islam était le dernier fils de Mouammar Kadhafi encore en cavale. Et puis parce qu'un bras a immédiatement débuté entre la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye et les autorités libyennes pour le juger.
Il sera jugé lors d'"un procès équitable"
"La justice libyenne est la règle et la justice internationale l'exception" a déclaré dimanche, Mohammed al-Allagui, le ministre de la Justice au sein du CNT. Suivant ce principe, il a affirmé que les autorités libyennes veulent juger en Libye Seif al-Islam.
La veille, le Premier ministre libyen par intérim, Abdel Rahim al-Kib, avait promis que le fugitif serait jugé lors d'"un procès équitable durant lequel les droits et la loi internationale seront garantis". "Toute coopération avec les organismes internationaux est la bienvenue", avait-il poursuivi, suggérant déjà que les autorités préfèreraient qu'il soit jugé en Libye.
De son côté, un porte-parole de la CPI affirmait samedi que les autorités libyennes avaient l'obligation de remettre Seif al-Islam à la Cour. La possibilité que le procès ait lieu en Libye n'était toutefois pas exclue. Les Etats-Unis, l'Union européenne, la France et la Grande-Bretagne notamment avaient quant à eux, appelé le nouveau pouvoir à coopérer avec la Cour pénale internationale et à assurer un procès équitable.
"Il nous a demandé qu'on l'amène mort à Zenten"
Longtemps présenté comme le successeur potentiel de son père, Seif al-Islam, est tombé dans une embuscade dans le Sud libyen, à 1h30 du matin dans la nuit de vendredi à samedi.
Présent lors de son arrestation, Al-Ajmi al-Atiri, le chef de la brigade de Zenten a déclaré : "il nous a demandé de lui tirer une balle dans la tête et qu'on l'amène mort à Zenten".
Seif al-Islam en bonne santé malgré ses blessures
Le fils de Mouammar Kadhafi est finalement arrivé vers 16 heures dans le petit aéroport de Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli. Sa descente d'avion s'est faite dans une grande pagaille : une foule se bousculait pour le voir, le filmer et même le frapper.
Sur une vidéo, il arbore une barbe et porte un turban.
Il semble en bonne santé, malgré ses blessures aux doigts. D'après des chefs militaires pro-CNT, ces blessures datent du bombardement de son convoi alors qu'il quittait Bani Walid lors de la chute de ce bastion pro-Kadhafi à la mi-octobre.
Avec la capture de Seif al-Islam, une page se tourne. Le pouvoir intérimaire libyen a également arrêté dimanche l'ancien chef des services de renseignement de Mouammar Kadhafi : Abdallah al-Senoussi. Cet homme autrefois redouté est un oncle par alliance de Seif al-Islam. Il a été capturé dans une propriété située dans le désert libyen, non lieu du lieu de l'arrestation du fil de l'ancien "guide" libyen. On ignore pour le moment si les deux arrestations sont liées.