L’histoire est digne d’un roman policier. Deux ans après la découverte du corps de l’espion britannique Gareth Williams dans un sac de sport fermé, un médecin légiste, le Dr Fiona Wilcox doit apporter mercredi de nouvelles réponses sur les circonstances de sa mort, rapporte le Telegraph. L’autopsie réalisée en 2010, elle, n’a pas jamais permis d’élucider le mystère.
Génie des mathématiques, Gareth Williams n’était pas un espion comme un autre. Loin de l’image de James Bond, l’homme de 31 ans était employé par l’agence de renseignement britannique MI6 pour surveiller les communications électroniques. Passionné de montagne et de vélo, l’agent était qualifié de "timide et introverti" par ses collègues, selon le Guardian.
Retrouvé dans un sac cadenassé
Pourtant, le 23 aout 2010, c’est dans un sac de sport cadenassé, posé dans la baignoire de son appartement, que Gareth Williams est découvert par la police. Les clés du cadenas, elles, sont retrouvées à l’intérieur du sac, sous la victime totalement nue.
Regardez la scène de crime :
Le cadavre de l’espion est en état de décomposition avancée. Gareth Williams n’avait pas donné signe de vie à son supérieur hiérarchique depuis une semaine. Dans son appartement londonien très cossu, les enquêteurs découvrent très vite des magazines gays, des accessoires sadomasochistes et des vêtements féminins, rapporte la BBC. Sur son ordinateur personnel, ils constatent que des sites de claustrophilie (attirance pour l'enfermement) et de sadomasochisme ont été consultés.
Des moeurs passées au peigne fin
Les moeurs du jeune homme intriguent d'autant plus la police qu'un soir de 2007, son ancienne propriétaire lui aurait porté secours après avoir entendu ses appels. Devant la cour, elle a raconté l'avoir retrouvé en caleçon fermement ligoté à son lit. Gareth Williams lui aurait alors expliqué qu'il cherchait à s'entraîner à se libérer. Pour elle, il s’agissait plutôt "d’un jeu sexuel".
Malgré les tests ADN, les analyses toxicologiques, l’enquête tourne court. Y avait-il quelqu’un d’autre dans l’appartement au moment des faits ? Etait-il vivant lorsqu’il s’est retrouvé dans le sac ? S’agit-il d’une séance de sadomasochisme qui a mal tourné ? L’énigme reste entière.
Les proches parlent d'un "tiers"
Lors des auditions et des expertises recueillies lors de l'enquête publique destinée à déterminer les causes de cette mort la semaine dernière, un spécialiste des espaces confinés, William MacKay, a expliqué avoir tenté plus d'une centaine de fois de s'enfermer dans un sac identique à celui dans lequel la victime a été retrouvée. En vain. Son assistant, lui, y est parvenu.
Regardez la démonstration en images :
Ses proches estiment probable "l'implication d'un tiers" et jugent peu vraisemblable l'idée que l'espion se serait lui-même enfermé dans le sac avant de mourir. Pour la famille, la théorie de l’assassinat commandité par une quelconque officine ne fait aucun doute. Elle affirme même que des éléments de preuve ont été supprimés de l'appartement.
Après 21 mois d’enquête, le Dr Fiona Wilcox pourrait donc enfin permettre de reconstituer le puzzle.