L'INFO. La pression d'une extradition aux Etats-Unis pèse sur ses épaules. Deux jours après avoir revendiqué au grand jour être à l'origine des fuites sur le vaste système de surveillance des communications mis en place par le gouvernement américain, Edward Snowden reste introuvable. L'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale (NSA) se trouverait selon toute vraisemblance à Hong Kong, où il s'était rendu dès le 20 mai, selon le quotidien britannique The Guardian, qui a publié dimanche un long entretien avec lui.
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Une chasse à l'homme. Lundi, des journalistes avaient pu identifier l'hôtel à Hong Kong dans lequel avait été réalisé l'entretien avec le Guardian. Il s'agissait du Mira, un établissement luxueux du quartier de Kowloon. Mais le "lanceur d'alerte" avait anticipé la déferlante médiatique. Il a réglé sa note avant de partir, bien évidemment, sans laisser d'adresse. Selon la BBC, il pourrait toujours être à Hong Kong mais pas forcément pour longtemps…
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Pourquoi Hong Kong ? Ed Snowden a expliqué avoir choisi Hong Kong en pensant que ce territoire autonome du sud de la Chine, qui jouit d'une grande liberté d'opinion et d'expression, ne le renverrait pas chez lui. Mais élus et juristes s'entendent pour dire qu'il n'est pas à l'abri si Washington en faisait la demande grâce à un traité d'extradition qui existe depuis 1996 entre les deux pays. Pékin, qui dispose d'un droit de regard et de veto sur les procédures d'extradition à Hong Kong, pourrait in fine décider du sort de Ed Snowden. "Il a pu penser que la Chine pesait suffisamment lourd pour se mesurer aux Etats-Unis" contrairement aux pays européens", a déclaré un député hongkongais, Albert Ho.
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L'Islande ? Ed Snowden compte-t-il faire une demande d'asile aux autorités de Hong Kong ou choisira-t-il l'évasion ? L'Islande est une des pistes possibles car c'est, selon lui, un des pays le plus proche de ses opinions quant à la liberté d'expression sur internet. Mais pour faire une demande d'asile, il va devoir aller sur place. La directrice de l'administration chargée des demandes d'asile, Kristin Volundardottir, a indiqué au quotidien Morgunbladid que le pays n'avait reçu aucune demande. "Et la règle est qu'il faut être en Islande pour faire sa demande en personne", a-t-elle ajouté.
Une fondation islandaise de défense de la liberté d'expression, l'International Modern Media Institute, a affirmé dimanche chercher à contacter Ed Snowden, précisant que "l'Islande pourrait ne pas être le meilleur endroit" pour lui éviter l'extradition.
La Russie ? La Russie pourrait envisager d'accorder l'asile politique à l'ex-technicien de la CIA si celui-ci le demandait, a déclaré mardi au quotidien Kommersant, Dmitry Peskov, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine. Mais celui-ci n'est pas allé jusqu'à dire que Moscou accueillerait Edward Snowden. En revanche, un élu pro-Kremlin s'est dit favorable à cette idée.
"En promettant l'asile à Snowden, Moscou s'engage à défendre les personnes persécutées pour des motifs politiques", a annoncé sur son compte Twitter Alexei Pouchkov, chef de la commission aux relations internationales à la chambre basse du parlement. "Cela va provoquer l'hystérie aux Etats-Unis", a-t-il ajouté avant de conclure : "ils ne reconnaissent ce droit qu'à eux-mêmes".