Espionnage au ministère de l'Économie : un fonctionnaire soupçonné de transmettre des données à l'Algérie
Un fonctionnaire du ministère de l'Économie est mis en examen pour espionnage au profit de l'Algérie, accusé d'avoir envoyé des informations sensibles sur des opposants au régime d'Abdelmadjid Tebboune à un service de renseignement algérien. L'enquête, lancée après un signalement en mai 2024, a révélé qu'il avait transmis des fichiers confidentiels.
C'est une affaire d'espionnage inédite en France sur fond de tensions diplomatiques entre Paris et Alger. Un fonctionnaire du ministère de l'Économie et des Finances est soupçonné d'espionnage au profit de l'Algérie. Il est mis en examen en même temps qu'une autre personne.
Cet homme est accusé d'avoir envoyé des données confidentielles sur des opposants au régime d'Abdelmadjid Tebboune à un service de renseignement algérien. Et tout commence par un signalement en mai 2024. Un fonctionnaire du ministère de l'Économie et des Finances, chef d'un service sensible, enverrait des informations confidentielles à un mystérieux contact.
Mis en examen pour "violation du secret professionnel" et "intelligence avec une puissance étrangère"
La DGSI prend alors l'affaire très au sérieux. Il est interpellé le 3 juin 2024 et la téléphonie de l'homme de 56 ans est analysée. Les policiers découvrent que de multiples fichiers confidentiels auxquels il avait accès ont été envoyés à un autre homme.
Parmi les informations échangées, des noms et des adresses d'opposants au régime algérien et vivant en France. Après des mois d'enquête, les agents de la DGSI finissent par identifier le correspondant. Il s'agit d'un espion algérien basé en France et qui collectait les informations sous couverture diplomatique. Il est actuellement recherché.
La DGSI identifie également une complice qui est une employée de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. La femme de 46 ans aurait aussi transmis des informations confidentielles.
Le fonctionnaire de Bercy et la femme sont mis en examen pour "violation du secret professionnel", mais aussi pour "intelligence avec une puissance étrangère". Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.