"Ca ne peut pas durer, le bon sens dit que ça ne peut pas durer". Laurent Gbagbo dit vouloir trouver une issue à la crise qui paralyse la Côte d’Ivoire depuis le deuxième tour de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. Mais le président sortant n’est pas prêt à lâcher son poste. C’est ce qu’il confie à Michel Denisot, dans une interview qui sera diffusée mercredi soir sur Canal +.
"Je ne pose vraiment pas de conditions"
"Moi je ne pose vraiment pas de conditions", souligne celui qui est désigné comme candidat perdant de l’élection face à Alassane Ouattara, par la communauté internationale. "Mais ce qu’il faut à l’Afrique, c’est le respect des lois et des institutions", insiste-t-il, répétant qu’il s’estime vainqueur du scrutin.
"Moi je suis prêt à discuter avec lui [Alassane Ouattara]. Je dis : il y a une situation insoutenable, je dis : asseyons-nous et discutons", assure Laurent Gbagbo. Et la situation est toujours aussi explosive en Côte d’Ivoire. De nouveaux heurts ont éclaté mercredi matin à Abidjan entre des partisans d'Alassane Ouattara et les forces loyales à Laurent Gbagbo, rapportent des témoins.
Des violences que le président sortant impute à Alassane Ouattara. "Il a introduit la violence en politique en Côte d’Ivoire", estime-t-il. Le camp Ouattara a proposé aux partisans de Laurent Gbagbo de former un "large gouvernement d'union". Mais en faisant cette offre l'ambassadeur pro-Ouattara reconnu à l'ONU, Youssoufou Bamba, a précisé qu’Alassane Ouattara devait auparavant "être reconnu comme président" par son rival. Laurent Gbagbo ne semble pas prêt à céder, allant jusqu’à déclarer être "prêt à mourir pour [s]es idées".