La panique. Il aura suffi de 140 caractères pour faire trembler Wall Street. Victime d’un piratage, l’agence de presse américaine Associated Press (AP) a annoncé sur son compte Twitter qu’une double explosion venait de se produire à la Maison-Blanche et que le président Obama était blessé. De quoi faire plonger la bourse américaine avant que la présidence ne démente l’information.
"Deux explosions à la Maison-Blanche". Il est à peu près 13 heures mardi à New York quand un tweet envoyé sur le compte de l’agence AP sème la panique. Son contenu : "deux explosions à la Maison-Blanche, Obama blessé". Quelques instants plus tard, un porte-parole de l’agence annonce qu’il s’agit d’un faux.
“@samhananelap: RT @apentertainment: The official @ap account has been hacked! No explosions at the White House, Barack Obama not injured”— Amy Smith (@watchkeep) April 23, 2013
"Le compte officiel AP a été piraté ! Il n'y a pas eu d'explosion à la Maison-Blanche, Barack Obama n'est pas blessé".
Jay Carney, le porte-parole de la Maison-Blanche, confirme de son côté que le président se porte bien. Mais en l’espace de quelques minutes, l’indice Dow Jones a déjà perdu 130 points. Le faux tweet a entraîné 136,5 milliards de dollars de pertes sur le S&P 500, qui s’est redressé plus tard. Des graphiques montrant l’évolution du Dow Jones sur la journée font nettement apparaître la chute, à l’heure de publication du tweet d’AP.
Scary: Brief Dow Jones plunge after bogus tweet from hacked AP twitter account: twitter.com/OwenCallan/sta…— Sam Hananel (@SamHananelAP) April 23, 2013
"Effrayant : bref plongeon du Dow Jones après le faux tweet depuis compte piraté d'AP".
Un piratage revendiqué. C’est L’Armée syrienne électronique qui a revendiqué le piratage sur Twitter. Cette organisation pro-Assad s’est notamment fait connaître en détournant les comptes d’autres médias, comme la National Public Radio aux Etats-Unis, la BBC, la chaîne CBS ou encore Reuters News.
Twitter pas assez sécurisé ? Cette mésaventure illustre l’importance prise par le réseau social dans les salles de marché, note le site Market Watch. Elle relance aussi la polémique sur la sécurisation des comptes Twitter. L’agence de presse américaine a suspendu ses comptes sur le réseau social en attendant de trouver un moyen de les sécuriser, rapporte Bloomberg. Wade Williamson, un expert en sécurité, note ainsi que l’affaire est un exemple typique de piratage pour lequel "le hacker a dérobé le mot de passe de l’administrateur du compte d’AP". Twitter s’est refusé à tout commentaire sur l’incident.