L’INFO. Le pape François dit vouloir des jeunes chrétiens "révolutionnaires, à contre-courant". Un discours qu’il implique (en partie) à lui-même sur des thèmes où l’Eglise adopte traditionnellement des positions très conservatrices. Le pape François a certes condamné le "lobby gay", mais a affirmé ne pas juger les homosexuels, y compris dans l'Eglise, et a appelé à leur intégration. Retour sur un discours auquel le Vatican n'était plus habitué.
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Les gays doivent être "intégrés". Dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape François a tenu avec les journalistes qui l'accompagnaient une conversation de près d'une heure et demie, au cours de laquelle il a rappelé que le catéchisme de l'Eglise ne condamnait que les actes et non l'orientation homosexuelle. "Il dit que les homosexuels ne devraient pas être marginalisés à cause de (leur orientation), mais qu'ils doivent être intégrés dans la société", a-t-il expliqué. "Si une personne est homosexuelle, cherche Dieu et est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?", a-t-il affirmé.
Pour le pape François, "le problème n'est pas d'avoir cette orientation". "Il nous faut être des frères. Le problème est de faire pression en faveur de cette orientation ou les lobbies de gens cupides, les lobbies politiques, les lobbies maçonniques, il existe tant de lobbies. C'est cela le pire des problèmes", a-t-il jugé.
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Un lobby gay au Vatican ? Le souverain pontife a également répondu à une question sur les rumeurs concernant l'existence d'"un lobby gay" au Vatican à la suite de la série de scandales sur les prêtres pédophiles et la corruption dans les hautes sphères du Saint-Siège. "On écrit beaucoup de choses sur le lobby gay. Je n'ai toujours pas rencontré au Vatican une seule personne munie d'une carte d'identité disant qu'elle est gay", a-t-il répondu par une "pirouette".
"Plus de responsabilités" pour les femmes. Le pape a, par ailleurs, réitéré l'opposition ferme et définitive de l'Eglise à l'ordination de femmes prêtres, mais a souhaité qu'elles occupent des responsabilités importantes dans les activités pastorales et administratives de l'Eglise. "L'Eglise a fait connaître sa position et dit 'non' (...) cette porte est fermée", a assuré le pape qui évoquait pour la première fois en public ce sujet épineux. "On ne peut pas limiter le rôle des femmes dans l'Eglise à celui d'enfants de chœur ou de présidentes d'œuvres caritatives. Il faut leur donner plus", a-t-il cependant ajouté.
Plus de "transparence". François s'est aussi exprimé sur la banque du Vatican, qui s'appelle officiellement Institut pour les œuvres de religion (IOR), déclarant que le fonctionnement de l'IOR, au cœur de plusieurs scandales financiers, devait devenir "honnête et transparent". L'IOR est au centre de plusieurs scandales financiers qui sont une source de profonds embarras pour l'Eglise depuis des décennies. Il lui est notamment reproché de ne pas respecter les critères internationaux de transparence dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale. Le pape avait personnellement assisté à la première réunion d'une commission spéciale d'enquête sur la banque du Vatican, créée fin juin pour s'assurer que ses activités soient "en harmonie" avec la mission de l'Eglise catholique.