L’info. Si François Hollande est au Qatar pour signer des contrats, la question diplomatique est également à son agenda. Réunis à Doha, les onze pays amis de la Syrie, dont les États-Unis, la France ou la Grande-Bretagne, s’étaient d’ailleurs assigné un objectif : fixer les grandes lignes de l’aide à apporter aux rebelles syriens. A la sortie de cette réunion a été annoncée "une aide urgente en matériel et en équipements" afin de permettre à la rébellion de faire face aux "attaques brutales du régime".
Les craintes de la France. La rébellion syrienne avait indiqué fonder beaucoup d'espoirs sur cette réunion. Selon une source diplomatique occidentale, le chef d'état-major de l'Armée syrienne libre, le général Sélim Idriss, avait présenté "une liste de demandes sur les armes". Mais justement, sur cette question de l’armement des rebelles, la France est pourtant plus prudente que ses partenaires. La raison ? Le risque que ces armes tombent dans les mains de groupes qui pourraient, un jour, se retourner contre les occidentaux. Malgré cette crainte, les autorités françaises vont participer à l’aide d’urgence annoncée par les onze pays amis de la Syrie, notamment via l’envoi de matériel ou d’outils de renseignements.
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Des traitements anti gaz sarin. Outre l’envoi de matériel de défense, Paris a également acheminé un stock de traitements médicamenteux. "Nous avons envoyé plus de 15 tonnes de médicaments à la population syrienne. Il y a des traitements qui peuvent protéger un millier de personnes des armes chimique", a annoncé Laurent Fabius, pour qui "cela en dit long sur les ravages que fait courir Bachar el-Assad à sa population." Lui aussi présent à Doha, François Hollande a déploré "l'utilisation du gaz pour détruire" et s’est félicité que cette réunion ait permis "d'établir une ligne : soutenir l'opposition syrienne".
Le chef de la diplomatie du Qatar, soutenant activement l'opposition, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a en outre affirmé que les participants à la réunion avaient pris "des décisions secrètes" pour modifier l'équilibre des forces sur le terrain.
Le Iran et le Hezbollah dans le viseur. "C’est une tragédie qui est devenue une tragédie internationale", pour le ministre français des Affaires étrangères, qui pense ici au soutien apporté par l’Iran et le Hezbollah. Les Amis de la Syrie ont unanimement dénoncé "l'intervention des milices du Hezbollah et des combattants d'Iran et d'Irak, qui aident le régime à réprimer le peuple syrien". Ils ont donc exigé "que ces combattants quittent la Syrie immédiatement" et appelé le Hezbollah et l'Iran à "prendre des mesures pour arrêter les tensions confessionnelles".