Ça n'effacera pas toutes les dettes, mais c'est un début. Lundi, des huissiers ont procédé à l'inventaire de biens d'une princesse saoudienne saisis à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, suite à de nombreux impayés en France. Le résultat de plusieurs années de shopping frénétique et d'une passion inextinguible pour le grand luxe de la part de Maha al-Sudaïri, troisième épouse de l'ancien prince héritier d'Arabie Saoudite, Nayef ben Abdelaziz Al Saoud, mort en juin 2012 et qui l'avait répudiée peu de temps avant de mourir. Retour sur le parcours atypique d'une princesse sans limite.
Juin 2009 : premiers esclandres parisiens. En cette année 2009, la donne change pour Maha. Jusque-là, la troisième épouse de Nayef ben Abdelaziz Al Saoud, marié avec le prince héritier d'Arabie Saoudite depuis vingt ans, dérange sérieusement. Suspectée d'infidélité au début des années 2000, elle agace les instances de son pays en refusant de porter le voile hors d'Arabie. Son mari, propulsé à la 2e place du royaume, lui demande plus de discrétion et réduit son autonomie financière. Maha retourne se consoler dans les boutiques de luxe parisiennes, mais ne peut très vite plus honorer ses factures.
Retranchée au Four Seasons George V, la princesse, barricadée dans la suite de cet hôtel qui appartient à son neveu refuse d'ouvrir aux huissiers venus lui réclamer ses dettes : 89.000 euros pour la boutique Key Largo, 70.000 euros pour Les caprices de Lilli.
Ecoutez ce reportage d'Europe 1 réalisé au pied de l'hôtel de luxe ce jour de juin 2009 :
Juin 2012 : Tentative de fuite d'un palace parisien. Début juin, au Shangri-La, à Paris. Il est aux alentours de 3h30 du matin lorsque la princesse Maha tente de prendre la poudre d'escampette du palace sans payer la note, écrit Le Parisien à l'époque. Problème, elle est suivie d'une soixantaine de membres de son personnel chargés de dizaines de malles ! La direction de l'hôtel, qui connaît la réputation de la princesse prévient la police, qui débarque avenue d'Iena accompagnée d'huissiers pour lui réclamer la note de 6 millions d'euros.
Depuis fin décembre, la princesse quinquagénaire avait pris ses quartiers au Shangri-La, privatisant le septième étage - tarif négocié à 20.000 euros la nuit - et "squattant" 41 suites et chambres pour loger l'ensemble de son personnel.
8 avril 2013 : fin de partie pour la princesse. Des huissiers inventorient les biens de la princesse, répartis dans trois boxes situés près des quais de Seine à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, sur ordre d'un juge de Nanterre. Ces saisies conservatoires font suites aux plaintes de nouveaux créanciers, comme une société de service de luxe qui réclame 1,5 million d'euros d'impayés, correspondant notamment à la location de "deux Rolls-Royce Phantom" et à la mobilisation d'"une trentaine de chauffeurs".
Ce butin devrait être proposé aux enchères à Paris dans les prochains mois pour solder ses dettes. La princesse, elle, ne risque pas grand-chose, selon Le Parisien. Protégée par l'immunité diplomatique, elle se trouverait en Arabie Saoudite...