Le bilan de la guerre en Irak, dressé par WikiLeaks, est sans appel. La coalition internationale a torturé des prisonniers irakiens et fermé les yeux sur des exactions commises par les forces irakiennes, indique vendredi soir le site américain. WikiLeaks publie, à l'appui, près de 400.000 documents secrets de l'armée américaine sur la guerre en Irak.
400.000 rapports sur "l'histoire secrète" de la guerre
Après des semaines de suspense, le site spécialisé dans le renseignement a commencé à diffuser vendredi soir près de 391.831 documents qu'il a présentés comme "la plus grosse fuite de documents militaires secrets de l'histoire".
Les documents mettent en évidence "de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines, comme le meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre", accuse le site. "On parle d'un vrai bain de sang", renchérit Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, interrogé sur CNN.
300 cas de torture et violences
Au total, les documents révèlent "plus de 300 cas de torture et de violences commis par les forces de la coalition sur des prisonniers", ajoute le site, qui a aussi dénombré plus d'un millier d'exactions de la part des forces irakiennes.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, tout en refusant d'entrer dans les détails de ces révélations, a condamné la fuite de tout document pouvant mettre en danger "la vie des soldats et des civils des Etats-Unis et de leurs alliés".
WikiLeaks a également remis à l'avance ses documents à plusieurs médias internationaux comme le New York Times, le Guardian, Der Spiegel et la chaîne Al-Jazira, qui a la première révélé leur contenu.
Le conflit a fait 109.032 morts depuis 2003
Les documents de WikiLeaks révèlent que le conflit a fait 109.032 morts en Irak, selon le communiqué, qui précise que plus de 60% sont des civils, soit 66.081 personnes. Sur ce total, 15.000 décès de civils n'avaient jusqu'à présent pas été révélés, selon WikiLeaks.
Ces chiffres montrent "que les forces américaines disposaient d'un bilan recensant morts et blessés irakiens même si elles le niaient publiquement", a relevé Al-Jazira.