27 janvier : La Tunisie se dote d'un nouveau gouvernement. Le Premier ministre de transition tunisien Mohammed Ghannouchi est reconduit dans ses fonctions et annonce un nouveau gouvernement dont les principaux caciques de l'ancien régime Ben Ali ont été écartés des postes-clé. Au même moment, l'opposant au pouvoir égyptien, Mohamed ElBaradei, s'exprime jeudi de Vienne, en Autriche, quelques heures de son retour au pays. Il souhaite participer aux manifestations.
26 janvier : La justice tunisienne émet un mandat d'arrêt international contre l'ancien président du pays Zine El Abidine Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi. Ben Ali a fui la Tunisie à la mi-janvier et se trouve actuellement en Arabie saoudite. Son épouse Leïla, honnie par la population pour avoir mis le pays en coupe réglée, a également quitté le pays, à une date et pour une destination inconnues.
25 janvier : L'opposition accuse Michèle Alliot-Marie d'avoir essayé d'aider Ben Ali avant sa chute en lui envoyant du matériel de répression tel que des grenades. "Mme Alliot-Marie ne s’est pas contentée de proposer une coopération policière à un régime dont on a vu qu’il utilisait des moyens sanglants. Vous avez agi en ce sens puisqu’on a appris qu’un avion chargé de sept tonnes de matériel de maintien de l’ordre s’apprêtait à partir. C’est bien la politique qui vous a conduit par votre aveuglement à proposer de tels moyens", a attaqué le député socialiste Gaëtan Gorce. La ministre ministre des Affaires étrangères a démenti toute volonté de soutien au président déchu.
24 janvier : De nouvelles manifestations ont lieu à Tunis, non sans quelques débordements. Les instituteurs ont par ailleurs lancé un mouvement de grève illimitée. Lors de ses vœux au corps diplomatique, Nicolas Sarkozy déclare que Paris n'avait "pas pris la juste mesure" de la "désespérance", et de la "souffrance" de la population en Tunisie.
23 janvier : Les manifestations continuent dans la capitale tunisienne. Une "caravane de la libération", formée de plusieurs milliers de manifestants, est arrivée à Tunis pour obtenir la démission du gouvernement.
21 janvier : La Tunisie entame trois jours de deuil national. Le Premier ministre du gouvernement intérimaire, Mohammed Ghannouchi, s'engage à quitter la politique après la transition. La police affirme avoir interrogé Imed Trabelsi, le neveu du président tunisien déchu, alors que sa mort avait été annoncée à la mi-janvier.
20 janvier : Quelques heures avant le premier conseil des ministres à Tunis, le comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti du président déchu Ben Ali, est dissout. Une loi d'amnistie générale est adoptée y compris pour les islamistes. Le porte-parole du gouvernement annonce également la réquisition des biens du RCD. Parallèlement, l'Union européenne annonce le gel des avoirs de Ben Ali.
19 janvier : Le gouvernement remet en liberté la totalité des prisonniers politiques, y compris les membres du mouvement islamiste interdit Ennahda. L'ONU annonce l'envoi d'une mission d'enquête sur les violences qui auraient fait 100 morts en cinq semaines. Le Forum démocratique pour le travail (FDTL) se retire du gouvernement de transition. Trente-trois proches de Ben Ali, soupçonnés de "crime contre la Tunisie" sont arrêtés, annonce la télévision locale. Le couvre-feu est allégé de 20h à 5h. A Paris, trois ONG portent plainte pour "corruption" contre Ben Ali et son entourage.
18 janvier : Le gouvernement d'union nationale est dénoncé de toutes parts, notamment par le mouvement islamiste Ennahda. Quatre ministres, dont des membres de la centrale syndicale UGTT, démissionnent. Des manifestations reprennent dans tout le pays pour dénoncer la présence du RCD au pouvoir. L'opposant historique de Ben Ali, président du parti le Congrès pour la République (CPR) interdit, Moncef Marzouki rentre en Tunisie après des années d'exil.
17 janvier : La composition du gouvernement de transition est dévoilée par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi. Huit ministres de l'ère Ben Ali, membres du RCD, conservent un porte-feuille. Trois opposants ainsi que des membres de la société civile sont également nommés. En France, Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, entendue par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée sur l'aide proposée à Ben Ali pour maintenir l'ordre, dénonce "la déformation de ses propos". De nombreuses voix réclament sa démission.
16 janvier : La tension persiste à Tunis, dont les rues sont désertées par les habitants. Par ailleurs, le photographe français touché à la tête par une grenade lacrymogène tiré à bout portant par un policier est décédé dans la journée.
15 janvier : L'Arabie Saoudite confirme peu avant 2 heures que Ben Ali et son épouse se trouvent sur son sol pour une durée indéterminée. Fouad Mebazaa, président du Parlement, prête serment et devient président par intérim de la Tunisie, jusqu'à la tenue de nouvelles élections.
14 janvier : Nouvelle manifestation à Tunis pour réclamer le départ immédiat de Ben Ali. Vers 16h15, le chef de l'Etat annonce le limogeage du gouvernement et la tenue d'élections législatives anticipées dans les six mois. Trois-quarts d'heure plus tard, il décrète l'état d'urgence et impose le couvre-feu dans tout le pays. Vers 18h45 GMT, le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, annonce que Ben Ali est temporairement dans l'incapacité d'exercer ses fonctions et déclare assumer la charge de président par intérim jusqu'à des élections anticipées. Ben Ali quitte la Tunisie.
13 janvier : Le président annonce à la télévision qu'il ne briguera pas de nouveau mandat en 2014, ordonne aux forces de l'ordre de ne plus faire usage de leurs armes et promet la liberté de la presse. Son discours donne lieu à une explosion de joie dans la capitale. En France, où il vit en exil, l'opposant Moncef Marzouki parle d'une centaine de morts depuis le début des événements.
12 janvier : Le chef de l'Etat limoge le ministre de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem. Un couvre-feu est décrété dans la capitale et sa banlieue.
10 janvier : Le président Ben Ali intervient pour la deuxième fois à la télévision et dénonce des "actes terroristes" qu'il impute à "des éléments étrangers". Il promet en outre 300.000 créations d'emplois en deux ans.
9 janvier : Les autorités font état de 14 morts après les affrontements de la veille entre manifestants et forces de l'ordre à Thala, à Kasserine et à Regueb. "Le message a été reçu. Nous allons examiner ce qui doit être examiné, nous allons corriger ce qui doit être corrigé, mais la violence est une ligne rouge", dit le ministre de la Communication, Samir Labidi, porte-parole du gouvernement.
6 janvier : Plusieurs milliers d'avocats se mettent en grève pour dénoncer la répression policière, tandis que les manifestations contre la pénurie d'emplois qualifiés et les entraves aux libertés publiques se poursuivent.
5 janvier 2011 : Décès du marchand de primeurs Mohamed Bouazizi.
29 décembre : Le chef de l'Etat nomme un nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports.
28 décembre : "Qu'une minorité d'extrémistes et d'agitateurs à la solde d'autrui et contre les intérêts de leur pays ait recours à la violence et aux troubles dans la rue (...) est inacceptable", affirme le président Ben Ali dans sa première allocution télévisée depuis le début des troubles.
27 décembre : Un millier de jeunes diplômés au chômage manifestent à Tunis et sont dispersés à coups de matraques. Des témoins font état d'une douzaine de blessés.
24 décembre : Le mouvement gagne Bouziane, 240 km au sud de Tunis, où un manifestant, Mohamed Ammari, est tué d'une balle dans la poitrine lorsque la police, qui assure agir en état de légitime défense, ouvre le feu sur les contestataires.
19 décembre : Les manifestations de Sidi Bouzid prennent de l'ampleur et la police fait usage de gaz lacrymogène.
17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi, marchand ambulant âgé de 26 ans, s'immole par le feu devant un bâtiment administratif de Sidi Bouzid, dans le centre du pays, pour protester contre la confiscation de sa marchandise de fruits et légumes. Des commerçants rejoints par des jeunes qui dénoncent le manque de travail se rassemblent aussitôt pour manifester.