Le parquet général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence s'est prononcé en faveur de l'extradition vers la Tunisie de Moncef El Materi, un proche de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, condamné dans son pays pour blanchiment, notamment. Arrivé en France en 2011 et titulaire d'un titre de séjour, Moncef El Materi, 83 ans, avait été interpellé le 10 juin sur le port de Marseille, lors de l'escale d'un navire de croisière, sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé par la Tunisie.
Un avis rendu le 28 février. La chambre de l'instruction rendra son avis le 28 février sur cette demande d'extradition déposée par la Tunisie. Le dossier transmis à la France évoque trois jugements rendus par défaut en 2012 contre Moncef El Materi, dans deux dossiers de blanchiment et une affaire de détournement de vestiges archéologiques, ainsi que deux mandats d'arrêt, l'un pour une affaire de trafic d'influence, le second délivré le 28 septembre 2011 contre une cinquantaine de proches du président déchu et visant des faits de blanchiment en bande organisée et d'"affiliation à une bande de malfaiteurs dans le but de commettre un attentat contre les personnes ou les biens".
"Pas d'infractions politiques". L'avocat général Serge Bocoviz a requis un avis favorable à l'extradition dans deux de ces cinq dossiers, demandant à la cour de relever la prescription dans deux autres affaires. Alors que la défense de Moncef El Materi considère que la Tunisie "instrumentalise la procédure d'extradition", le magistrat a contesté tout caractère politique pouvant sous-tendre cette procédure : "Quand on lit les arrêts et les jugements, je ne vois pas d'infractions politiques, on trouve la description d'infractions de droit commun, on parle de terrains qu'on achète, qu'on aménage et qu'on revend, de fausses sociétés, de blanchiment d'argent".