Le groupe de contact sur la Libye a trouvé un compromis. A défaut d’accroitre leur rôle dans le conflit opposant les rebelles aux troupes du colonel Kadhafi, les forces alliées ont annoncé mercredi à l’issue de la première réunion à Doha, la mobilisation de nouveaux financements.
Le groupe a décidé "la mise en place d'un mécanisme financier temporaire pour doter le Conseil national de transition et la communauté internationale de moyens de gérer les aides et répondre aux besoins urgents" des régions contrôlées par la rébellion.
Outre l'argent, nerf de la guerre, le groupe de contact a insisté sur "la nécessité pour (le colonel) Kadhafi de se démettre du pouvoir" pour favoriser un règlement de la crise politique en Libye. Ses membres estiment que "le régime de Kadhafi a perdu toute légitimité et doit céder le pouvoir" et qu'il doit retirer ses forces des villes et "mettre immédiatement fin aux violences contre les civils".
Juppé réclame un vrai cessez-le-feu
"Nous souhaitons nous acheminer vers un cessez-le-feu mais à condition que ce soit un vrai cessez-le-feu réellement contrôlé, pas simplement l'arrêt des tirs", a ensuite annoncé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion.
Le ministre français des Affaires étrangères a précisé qu'un tel cessez-le-feu devrait, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, comprendre "le retrait des troupes (du colonel Mouammar) Kadhafi des villes qui ont été envahies et le retour de ses forces dans leurs casernes".
Les rebelles souhaitent des frappes plus massives
Ces propositions diffèrent cependant légèrement des demandes formulées par les rebelles. Quelques heures avant l’ouverture de cette réunion du groupe de contact, le Conseil national de transition libyen en avait une fois de plus appelé à l’Otan. Les rebelles avaient notamment demandé l’intensification des frappes aériennes sur les forces du colonel Mouammar Kadhafi.
"Nous avons besoin de plus de protection pour les civils", a indiqué Ali al-Issaoui, responsable des relations extérieures venu participer à la première réunion du Groupe de contact sur la Libye. "Nous voulons davantage de frappes aériennes contre les chars et les sites de lancement de missiles" de l'armée fidèle au colonel Kadhafi.
Depuis le 31 mars, date de la prise de commandement des opérations par l’Otan, les forces alliées affirment avoir détruit 30% des capacités militaires du dictateur. Pourtant, sur le terrain, les opérations semblent s’enliser.