Près de six mois après avoir accueilli la conférence qui a lancé l'intervention militaire contre Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy a réuni jeudi en fin de journée à l'Elysée les représentants d'une soixantaine de pays. Une réunion organisée conjointement avec la Grande-Bretagne de David Cameron.
Le but de ce rendez-vous : concrétiser politiquement la victoire militaire. "Il est maintenant fondamental de réussir la transition (...) mais si on attend, on risque de la faire échouer", selon l'entourage du président de la République.
La Chine "en observateur"
Pour ce faire, Nicolas Sarkozy a invité la trentaine de membres du "groupe de contact" qui ont soutenu les frappes aériennes. Mais aussi ceux qui y étaient jusque-là hostiles.
Pêle-mêle, seront présents le Canadien Stephen Harper, l'Italien Silvio Berlusconi, l'Allemande Angela Merkel, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et les secrétaires généraux de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et de l'ONU Ban Ki-moon.
L'ambassadeur brésilien au Caire, Cesario Melantonio, sera présent, selon Brasilia, en tant qu'"ambassadeur extraordinaire pour le Moyen-Orient". De son côté, la Chine assistera à la réunion "en tant qu'observateur". L'Afrique du Sud, invitée, n'a pas confirmé sa présence.
Dégel total des avoirs libyens ?
Les deux responsables du Comité national de transition (CNT) devraient profiter de leur présence pour présenter leur "feuille de route" vers la démocratie et surtout pointer leurs besoins urgents en matière d'aide et de reconstruction. Le dégel des dizaines de milliards de dollars déposés par le clan Kadhafi dans plusieurs banques internationales devrait être demandé.
Seules deux enveloppes d'1,5 milliard chacune ont été débloquées aux Etats-Unis en Grande-Bretagne et en France, sur un total d'avoirs d'environ 50 milliards de dollars dans ces deux pays. ""Il y a des dizaines de milliards de dollars qui sont gelés. Les Américains viennent d'en dégeler, les Britanniques vont faire de même, les Allemands, les Français, cela va permettre au CNT de travailler", a confirmé le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé sur RTL.
La Chine, la Russie ou l'Afrique du Sud se montrent pour l'heure assez réticents à aider le CNT et n'accordent qu'au compte-goutte les demandes du CNT.