Un homme de nationalité tunisienne s’en est pris mercredi vers 18h00 (locales) à l’ambassade de France au Mali, faisant exploser une bonbonne de gaz devant le portail. Selon des sources sécuritaires, deux passants maliens ont été blessés. Le Quai d’Orsay parle toutefois d’un seul blessé, très léger.
D’après le ministère malien de la Sécurité, l’assaillant était armé d’un pistolet automatique, d'un engin explosif et d'une grenade. Il aurait également tiré plusieurs coups de feu contre le portail de l'ambassade, avant d’être rapidement appréhendé par les forces de sécurité.
Le ministère des Affaires étrangères a quant à lui confirmé l’attaque. "Il y a eu une explosion qui n'était pas accidentelle devant l'ambassade de France qui a fait un blessé très léger, de nationalité malienne, parmi son personnel", a ainsi déclaré la porte-parole adjointe du ministère, Christine Fages, sans apporter davantage de détails."Une enquête est en cours", a simplement ajouté la responsable. Par mesure de sécurité, le lycée français sera fermé jeudi.
Une attaque possiblement liée à Al-Qaïda
L’homme, âgé de 25 ans, affirme appartenir à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont indiqué jeudi des sources proches de l’enquête. Il aurait été "entraîné" dans un camp de combattants du groupe salafiste situé dans le désert du Sahara, mais ne serait pas un membre important de l'organisation. Selon une source policière, le Tunisien entretient "à titre personnel, la haine de la France".
Aqmi retient actuellement dans le Sahara cinq Français, un Togolais, un Malgache, enlevées en septembre 2010 à Arlit, un site minier stratégique du géant du secteur nucléaire français Areva dans le nord Niger.
Al-Qaïda au Maghreb islamique est une émanation du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui s’est développé au début des années 2000, et a prêté allégeance à Al-Qaïda. Ce même GSPC est né de la réunion d’anciens maquisards des GIA (groupes islamistes armés), qui avaient sévi en Algérie lors de la "décennie noire".