L’INFO. Dans l’affaire Natascha Kampusch, des zones d’ombre demeurent. La jeune femme autrichienne, séquestrée pendant huit ans dans une cave près de Vienne, jusqu'à son évasion en 2006, avait dénoncé en 2011 les dysfonctionnements au sein de la police, après son enlèvement par Wolfgang Priklopil. Et jeudi, le journal britannique The Independent en remet une couche, en affirmant que de nouveaux éléments sur la mort de l’un des enquêteurs pourraient bien forcer les autorités à rouvrir le dossier.
L’apparent suicide d’un colonel. Franz Kröll, colonel de police réputé pour sa droiture, chargé de l’enquête sur d'éventuelles complicités dans le dossier Natascha Kampusch, a été retrouvé mort six mois après la clôture de l'affaire. Un rapport avait d’abord conclu à un suicide, mais d’après une nouvelle expertise rendue publique mercredi, Franz Kröll aurait en réalité été assassiné. La première enquête avait conclu qu’il s’était suicidé chez lui avec son arme de service, avec une balle tirée de la gauche vers la droite. L’arme a été retrouvée dans sa main gauche. Or, selon l’expert en médecine légale Peter Leinzinger, cité par The Independent, le tir a en fait été effectué de la droite vers la gauche. Les conclusions de cette expertise devraient permettre l’ouverture d’une enquête parlementaire, selon le frère de Franz Kröll.
L’écriture ne colle pas. Pour l’heure, une enquête indépendante a été lancée pour faire la lumière sur le dossier Kampusch. D’après l’ancien président de la cour suprême de Vienne, chargé de l’enquête, il existe au total pas moins de 27 omissions et incohérences et les policiers auraient ignoré des indices essentiels. Karl Kröll, le frère du policier, avance notamment le fait que l’écriture du mot laissé derrière lui par Franz ne correspond pas. Il assure aussi qu’après la mort du policier, son dossier sur l’affaire Kampusch a mystérieusement disparu.
Tué car "il en savait trop" ? Karl Kröll en est certain : son frère a été tué car "il en savait trop", indique The Telegraph. Notamment à propos d’un éventuel complice du ravisseur de Natascha Kampusch, Wolfgang Priklopil, retrouvé mort le jour de l’évasion de la jeune fille. Selon les tenants de cette théorie, ce complice aurait été protégé par la police. En janvier 2010, lors d’une conférence de presse, les autorités autrichiennes ont annoncé que l’affaire Kampusch était résolue et que Wolfgang Priklopil était l’unique coupable. Mais selon des témoins, Franz Kröll n’était pas à l’aise avec ces conclusions. Il aurait subi des pressions pour présenter une version "trafiquée" des faits. A ses collègues, en janvier 2010, il aurait lancé : "je ne peux pas y aller et mentir à tout le monde".
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