Niger : Areva n'a "refusé aucune aide"

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Areva a démenti sur Europe 1 la version du Niger selon qui le groupe a refusé l'aide de l'armée.

Le dispositif de sécurité était-il trop léger ? Quatre jours après l'enlèvement de sept employés d'Areva et de la Satom au Niger, les interrogations demeurent autour du dispositif de sécurité et l'existence de menaces sur les employés du site minier.

"Une ensemble de défaillances"

Quelques semaines avant l'attaque, plusieurs salariés et sous-traitants d'Areva auraient reçu des menaces sur leur téléphone portable, révèle RMC, lundi matin. Mais le gouvernement nigérien et le groupe français Areva se rejettent la responsabilité de la sécurité du personnel à Arlit, au nord du Niger.

Le gouvernement nigérien affirme qu'il avait proposé d'assurer la sécurité des sept personnes enlevées, il y a deux mois. Mais leur employeur aurait refusé. Pourtant Areva dément. "Nous n'avons jamais refusé aucune aide d'aucune sorte", a déclaré le porte-parole du groupe nucléaire, Jacques-Emmanuel Saulnier, lundi matin sur Europe1.

"Et quand la situation reviendra à la normale nous discuterons avec les autorités nigériennes de ce qui doit être revu", a-t-il ajouté. Le porte-parole d'Areva a reconnu "sans doute un ensemble de complicités, de défaillances" dans la protection de ses expatriés.

Des agents non armés

A Paris, confirmant des propos d'un salarié nigérien d'Areva, une porte-parole du géant nucléaire a expliqué que les agents des sociétés de sécurité privées affectées à la surveillance du domicile des expatriés "n'étaient pas armés".

Cette disposition relevait d'un accord avec le gouvernement nigérien qui assurait la présence à Arlit de 350 gendarmes et militaires qui, eux, étaient armés, a-t-elle dit. "Ces agents (privés) n'étaient pas armés parce qu'ils n'étaient pas autorisés à l'être" par la loi locale, a-t-on fait valoir du côté du groupe de construction Vinci. La porte-parole d'Areva a affirmé que militaires et gendarmes pratiquaient rondes et patrouilles pour la protection du site où logeaient les expatriés. Selon Vinci, ils étaient "entraînés spécialement pour la lutte antiterroriste".

Areva a refusé l'aide de l'armée

"Qu'elle (Areva) ne rejette pas la responsabilité sur le gouvernement", a répliqué le porte-parole du gouvernement nigérien, Laouali Dan Dah. "Si les ravisseurs ont pu opérer avec cette facilité, c'est parce que, entre autres, la sécurité du personnel était assurée par des agents privés qui n'étaient pas armés", a-t-il tranché.

Il n'y avait "aucun dispositif sérieux de sécurité" autour des domiciles des expatriés, a estimé l'ex-ministre nigérien de l'Intérieur Idi Ango Omar, pointant aussi des "complicités" sur le site, évoquées de source proche de l'enquête. Ango Omar a également soutenu que les sociétés de gardiennage privées appartenaient à d'ex-chefs de la rébellion touareg. "Selon toute vraisemblance", des employés de ces sociétés ont "participé à la première rébellion", celle des années 1990, et certainement pas à la seconde, a répondu la porte-parole d'Areva.

Après avoir annoncé dès jeudi un nouveau renforcement des mesures de sécurité à Arlit, Areva et Vinci ont finalement entrepris d'évacuer leurs expatriés de la région.