Jamais le Nigeria n'avait connu une élection aussi serrée. L'opposant Muhammadu Buhari a remporté la présidentielle avec 2,57 millions de voix d'avance sur Goodluck Jonathan, le président sortant, qui briguait un nouveau mandat. Selon ces résultats officiels, proclamés mardi, Muhammadu Buhari, qui devient président du pays le plus peuplé du continent africain, a donc rassemblé 53,95% des voix.
Dans l'histoire agitée du pays, qui a connu six coups d'Etat depuis son indépendance en 1960, cette victoire constitue la première alternance démocratique au Nigeria. Malgré des couacs techniques et la menace d'attentats islamistes, les Nigérians ont voté en masse pendant le week-end.
Le spectre des violences de 2011. Il y a quatre ans, lors du précédent scrutin remporté par Goodluck Jonathan face à Muhammadu Buhari, des affrontements post-électoraux avaient fait quelque 800 morts dans le Nord majoritairement musulman du pays. Des troubles ont déjà éclaté dans un Etat du delta du Niger, quelques heures après le scrutin après les accusations de fraude dénoncées par le parti de Buhari.
Goodluck Jonathan, à la tête du pays depuis cinq ans, se représentait au poste de président alors que le nord-est du Nigeria est en proie à d’importantes violences et à l’insurrection du groupe armé Boko Haram. Pour tenter de gagner de précieuses voix, il avait promis de mettre fin aux combats en quelques semaines. Pari doublement perdu.
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