Paquets de cigarettes : les images choc peu efficaces

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Sophie Amsili avec agences
Une étude britannique montre que les jeunes fumeurs n'en tiennent pas compte. Leur emplacement est en cause.

Des dents abîmées, des poumons noircis, une gorge gonflée… A chaque cigarette sortie, les photos choc imprimées sur les paquets de cigarettes sont censées rappeler aux fumeurs les méfaits du tabac. Mais une revue britannique a publié ce jeudi une enquête en demi-teinte sur l'impact réel de cette mesure, aujourd'hui appliquée dans 60 pays dans le monde. Réalisée en Grande-Bretagne, l'enquête montre que les images, mal placées, sont inefficaces auprès des jeunes fumeurs, selon l'étude publiée dans la revue Tobacco Control.

Inefficace sur les fumeurs mais dissuasifs pour les autres. L'étude a été réalisée en deux temps, en 2008 et en 2011, auprès d'un millier de jeunes âgés de 11 à 16 ans, la majorité n'ayant jamais fumé. Les chercheurs ont conclu que les images n'avaient quasiment aucun impact sur les jeunes fumant régulièrement, aussi bien lors du premier que du second sondage. En revanche, ils constatent que les non-fumeurs ou les ados ayant fumé occasionnellement sont plus nombreux en 2011 à penser que ces images les dissuadent de fumer.

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Des images mal placées. En Grande-Bretagne comme en France, les images n'occupent qu'une partie de la surface et seulement sur le dos du paquet. Or, d'après l'enquête, moins de 10% des jeunes interrogés se souviennent des photos placées à l'arrière du paquet, à l'exception des plus effrayantes. Sans image, les messages écrits passent quasiment inaperçus : moins d'1% des jeunes sont capables de les restituer.

En revanche, lorsque les avertissements figurent sur la face avant, près de la moitié des jeunes se souvenaient de "fumer tue" (47% en 2011 contre 58% en 2008). Pour un autre message couramment utilisé "fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage", le pourcentage atteignait encore 25% en 2011, après avoir atteint 41% en 2008.

"Dans la mesure où les avertissements doivent être saisissants pour être efficaces, placer des photos sur les parties les moins visibles du paquet limite leur impact", concluent les chercheurs, tout en estimant que la publication des mêmes photos depuis 2008 a probablement émoussé leur effet, en particulier chez les fumeurs.