Pilule du lendemain: un "oui" dans l’Église

Les évêques allemands ont dit "oui" à la pilule du lendemain, seulement pour les femmes victimes de viol.
Les évêques allemands ont dit "oui" à la pilule du lendemain, seulement pour les femmes victimes de viol. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
L’Église allemande vient de l'autoriser, mais uniquement pour les femmes victimes de viol.

C’est une petite révolution pour l’Église catholique allemande. Réunie jeudi en Assemblée générale à Trèves, elle a décidé d’autoriser la distribution de la pilule du lendemain dans les hôpitaux qu’elle gère, mais uniquement pour les femmes victimes de viol. Derrière cette décision, une polémique, née en janvier, quand une jeune femme violée s’est vue refuser des soins dans deux hôpitaux catholiques de Cologne. Retour sur une évolution des mentalités en trois temps.

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Une polémique. Âgée de 25 ans, la jeune femme en question aurait été droguée, puis violée lors d’une soirée, raconte le Spiegel. Mais deux hôpitaux gérés par l’Église catholique avaient alors refusé de la prendre en charge. D’après un médecin, le comité d’éthique aurait en effet décidé d’interdire les examens médicaux, au prétexte qu’ils auraient pu pousser l’équipe médicale à prescrire la pilule du lendemain. La jeune victime a finalement été soignée dans un hôpital protestant.

le cardinal joachim meisner

Une déclaration. Depuis la révélation de l’affaire, la polémique n’a cessé d’enfler et l’Église catholique d’Allemagne a annoncé une consultation sur la contraception. Fin janvier, le cardinal Joachim Meisner, archevêque de Cologne et proche de Benoît XVI, avait déjà ouvert la porte à cette évolution, note La Croix. "Si après un viol, un complément est utilisé avec l’intention d’empêcher la fécondation, c’est de mon point de vue justifiable", avait-il affirmé.

Une nouvelle doctrine. Jeudi, les évêques allemands ont officialisé leur position : pour les femmes violées, "la délivrance d’une ‘pilule du lendemain’ est possible, dans la mesure où elle a un effet contraceptif et non abortif". Tout en rappelant avec insistance qu’il est "toujours interdit d’user de procédés pharmaceutiques et/ou médicaux qui entraînent la mort d’un embryon".