L’INFO. La parole passe à la défense vendredi dans le procès pour meurtre d'Oscar Pistorius. Les avocats de l’athlète ont suggéré que le champion sud-africain pourrait peut-être venir le premier à la barre. Mais la bataille s’annonce difficile. Les derniers éléments présentés par l’accusation ont montré un homme qui faisait parfois peur à sa compagne.
Oscar Pistorius à la barre. Après quinze jours d'audience, le procès d’Oscar Pistorius va entrer dans une nouvelle phase vendredi. Le jeune homme de 27 ans, qui encourt jusqu'à 25 ans de prison, a décidé de laisser ses avocats lire à sa place sa déposition. Mais un membre de la défense de Pistorius, Brian Webber, a laissé entendre que le champion handisport pourrait venir à la barre à la reprise dès vendredi. "C'est probable", a-t-il dit. Un autre avocat Kenny Oldwage, s'est cependant montré plus évasif: "On verra", a-t-il dit.
Des scènes de jalousie. Ils donneront donc sa version des faits selon laquelle il a tué sa petite amie Reeva Steenkamp par accident en ouvrant le feu sur la porte fermée des WC. Mais des sms échangés sur la messagerie instantanée WhatsApp entre Reeva et lui racontent une toute autre histoire, selon le décryptage de la police sud-africaine.
Le témoignage de l'accusé est d'autant plus attendu qu'il n'a jamais dit un mot en public sur l'affaire, sinon pour plaider non coupable le 3 mars au premier jour de son procès.
Des SMS qui mettent à mal la défense. En début de semaine le procureur a lu ces SMS échangés entre l’athlète et sa petite amie. Des mots d'amour "à 90%" mais aussi la révélation que Reeva Steenkamp avait peur de ces scènes de jalousie. Parmi les tonnes d'informations contenues dans l'iPhone de Reeva - cela tiendrait "sur 34.654 pages"-, l'expert Francois Moller a extrait notamment celui-ci, envoyé à l'accusé. Le 27 janvier 2013, il est près de 16h00, Reeva Steenkamp vient d'assister aux fiançailles d'un de ses meilleurs amis. Elle aurait voulu rester. "Je m'amusais", dit-elle.
"Mais plus maintenant", ajoute la jeune top-model qui trois mois plus tôt a craqué pour Oscar. "Depuis que tu es rentré du Cap, tu m'agresses constamment, je comprends que tu sois malade, mais c'est méchant. (...) Je ne flirtais avec personne aujourd'hui. Ça me rend malade que tu aies suggéré ça et que tu aies fait une scène à table qui nous a obligé à partir plus tôt."
Une centaine de témoins. Pour justifier la pause dans ce procès qui s'éternise et coûte déjà très cher, le principal défenseur de Pistorius Me Barry Roux a expliqué qu'il voulait contacter les témoins à charge n'ayant pas déposé, soit plus de 80 personnes. "Il y a un certain nombre de témoins de l'accusation que nous n'avons pas pu interrogé car c'est le privilège du parquet" de ne pas les appeler à la barre, a-t-il dit, souhaitant "voir lesquels seraient disponibles et d'accord pour s'entretenir avec nous".
Juste avant, le procureur Gerrie Nel avait mis fin au défilé des témoins à charge, une vingtaine sur 107, dont plusieurs voisins ayant entendu des hurlements de femme la nuit du meurtre et des experts de la police. Le dernier témoin appelé à la barre est un policier du commissariat voisin de la résidence de Pistorius qui a certifié que le quartier était tranquille et statistiquement peu sujet à la criminalité.
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