La "révolte des parapluies" a du plomb dans l’aile. Les initiateurs de ce mouvement pro-démocratie à Hong Kong ont appelé mardi les manifestants à évacuer les rues qu’ils occupaient depuis plus de deux mois. "Nous appelons tous les étudiants à battre en retraite", leur a lancé Benny Tai, l’un des fondateurs d’Occupy Central. Pour lui, la police est devenue "incontrôlable" et il est temps que les manifestants quittent ces "lieux dangereux". Alors que le mouvement semblait avoir repris de la vigueur ces derniers jours, Europe1.fr vous explique pourquoi tout s’arrête, ou presque.
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Aucun résultat concret. Les manifestants de Hong Kong protestaient contre une réforme de l’élection du chef de l’exécutif local. Voulue par Pékin, cette réforme stipule que les candidats à ce poste doivent être sélectionnés au préalable par un comité de grands électeurs en majorité favorable au Parti communiste chinois. Or, malgré tous leurs efforts, les révoltés de l’ancienne colonie britannique n’ont absolument rien obtenu. Une séance de négociations a bien été organisée entre les protestataires et les autorités locales, mais elle n’a débouché sur rien. Et les observateurs ne s’attendaient de toute façon pas à ce que le pouvoir central chinois cède d’un pouce aux exigences des manifestants.
Des habitants excédés. Au-delà du manque de perspectives, les manifestants savent aussi qu’ils peuvent de moins en moins compter sur le soutien des autres Hongkongais. Car les lieux occupés, notamment dans le quartier d’Admiralty, près du siège du gouvernement, sont situés en plein cœur de la ville et les campements perturbent gravement l’activité économique et les transports. Une compagnie de bus a ainsi porté plainte contre les protestataires, accusés de perturber son activité, rapporte le site Quartz. Lundi, un tribunal de Hong Kong a donné raison à l’entreprise, qui doit pouvoir utiliser la voie publique pour son activité.
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Un mouvement divisé. Ce qui a aussi précipité la fin de "Occupy Central", c’est la profonde division apparue au sein du mouvement. Quand les leaders étudiants ont appelé à durcir la protestation il y a deux jours, bloquant les bureaux du gouvernement local, tous les manifestants n’étaient pas d’accord avec cette orientation. Les initiateurs de la campagne, deux universitaires et un pasteur baptiste, ont annoncé leur intention de se rendre à la police. Mais les manifestants n’abandonnent pas pour autant leur objectif : les leaders étudiants, qui sont devenus le fer de lance de la mobilisation, ont décidé mardi d’entamer une grève de la faim pour se faire entendre.