La communauté internationale craignait samedi des épidémies meurtrières chez les 20 millions de victimes des inondations au Pakistan après l'apparition du choléra, alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon était attendu sur place en fin de journée. Le gouvernement pakistanais a annulé les festivités prévues samedi à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance du pays, acquise en 1947.
"Les inondations ont affecté 20 millions de personnes, détruisant pour plusieurs milliards de dollars de récoltes et réserves de nourriture, ce qui représente une perte colossale pour notre économie", a déclaré dans la matinée le Premier ministre Yousuf Raza Gilani dans un discours à la nation. Soulignant que ces inondations avaient bien plus dévasté son pays que le tsunami de 2004, Yousuf Raza Gilani a appelé la communauté internationale à donner davantage pour aider son pays à "combattre cette calamité", au lendemain de l'appel de fonds international de 460 millions de dollars lancé par l'ONU.
"Une menace sérieuse"
Les agences humanitaires de l'ONU redoutent désormais qu'une "seconde vague" de décès due aux maladies ne vienne alourdir le bilan de la catastrophe qui a fait environ 1.600 morts selon l'ONU, Islamabad ayant confirmé 1.384 décès.
Un premier cas de choléra a déjà été enregistré dans le nord-ouest, et au moins 36.000 personnes souffrent de diarrhées aigus, a indiqué samedi l'ONU, en annonçant des mesures supplémentaires pour soigner ces derniers.
"Il y a au moins un cas confirmé de choléra à Mingora", la principale ville du district de Swat, a déclaré Maurizio Giuliano, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). "L'éruption d'épidémies dans les régions inondées est une menace sérieuse qui peut compliquer une situation déjà grave", a expliqué Yousuf Raza Gilani.