L’INFO. Les informations sont diffusées au compte-gouttes. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé à Paris depuis le 27 avril, a donné "des instructions" dans "tous les domaines" lors d'une réunion avec deux de ses plus proches collaborateurs venus lui rendre visite, selon l'agence Algérie Presse service (APS).
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Un état de santé "correct". Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, "a très bien réagi et son état de santé semble correct", a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui lui a rendu visite avec le chef d'état-major, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Il a souligné que le président, au pouvoir depuis 1999, était "toujours en convalescence", en précisant que l'entretien avait duré "près de deux heures".
Des instructions pour le ramadan. Le président "a donné des instructions dans tous les domaines d'activité" notamment en ce qui concerne l'approvisionnement des marchés durant le mois de jeûne musulman du ramadan qui commence début juillet, a précisé le Premier ministre à APS. Un sujet très sensible pour les Algériens puisque l'inflation repart en flèche durant cette période. Le Premier ministre a ajouté qu'il reviendrait sur les détails de cette rencontre, "dès demain" mercredi, sans préciser s'il serait alors rentré ou non à Alger.
Des annonces, mais aucune image. La télévision d'Etat a annoncé la rencontre sans diffuser la moindre image. Le président n'a plus été vu depuis l'enterrement de l'ex-chef d'Etat Ali Kafi le 17 avril. Ces informations suivent de quelques heures la diffusion d'un bulletin de santé émanant des "médecins accompagnateurs" du chef de l'Etat à Paris.
Une période de "réadaptation". Ces derniers ont indiqué que le président algérien observait une "période de réadaptation fonctionnelle" à l'institution des Invalides en vue "de consolider l'évolution favorable de sa santé". Abdelaziz Bouteflika avait été hospitalisé pour un AVC mineur, fin avril, et avait été transféré à Paris pour un complément d'analyses, avait-on annoncé officiellement à Alger. Ces annonces et déclarations visent à couper court à des rumeurs persistantes et alarmistes qui circulent à Alger et Paris sur l'état de santé du chef de l'Etat.
En Algérie, le doute s'installe. "Il commence à y avoir une série de protestations, de critiques, de dessins satiriques", a expliqué, sur Europe 1, l'historien, spécialiste de l'Algérie, Benjamin Stora. "Cette absence prolongée d'un chef d'état en exercice qui dirige son pays depuis l'étranger, dans un pays où la fibre nationaliste est très forte, très vive, ne manque pas de poser des questions."
"A la lecture d'une grande partie de la presse algérienne, les supputations ont commencé. Plus personne à ma connaissance ne parle d'un 4ème mandat possible pour Bouteflika. Plusieurs personnages se préparent plus ou moins activement dans l'ombre", a souligné le spécialiste.