Said Bouteflika, ex-puissant conseiller et frère du président algérien déchu Abdelaziz Bouteflika, ainsi que deux anciens patrons des services de renseignements ont été arrêtés samedi, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire.
Cette source n'a pas précisé les raisons des arrestations de Said Bouteflika, du général Mohamed Mediene dit "Toufik", ex-patron des services secrets d'Algérie durant 25 ans, et de l'ex-coordinateur des services de renseignements Athmane Tartag alias "Bachir". La police algérienne n'était pas joignable dans l'immédiat pour confirmer officiellement cette information.
Le général Toufik mis en cause par le chef d'état-major de l'armée
L'Algérie a connu des manifestations massives contre le pouvoir depuis le 22 février, poussant Abdelaziz Bouteflika à la démission le 2 avril après 20 ans à la tête de ce pays pétrolier. Homme fort de facto du pays depuis qu'il a lâché l'ex-président, dont il avait été un fervent soutien dans le passé, le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a mis en cause ces dernières semaines le général Toufik dans un complot visant selon lui l'Algérie.
Mi-avril, il avait "lancé un dernier avertissement" à l'ancien chef historique du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), les influents services secrets algériens dissous en 2016, qu'il a accusé de "conspirer" pour "entraver les solutions de sortie de crise".
Le chef d'état-major de l'armée avait aidé Abdelaziz Bouteflika à progressivement démanteler le DRS, placé sous tutelle de l'armée mais considéré comme un Etat dans l'Etat, puis à pousser à la retraite son tout-puissant chef historique, dit "Toufik".
Les manifestants continuent d'exiger le départ de l'ensemble du "système" au pouvoir, y compris du général Gaïd Salah. Plusieurs personnalités proches du régime Bouteflika --politiques ou économiques-- ont été entendues ou arrêtées ces dernières semaines.