Si la victoire de Vladimir Poutine, élu dimanche président de la Russie, n'est pas discutée, celle-ci a été diversement accueillie selon les pays. Les États-Unis ont appelé le gouvernement russe à mener une enquête "indépendante" sur d'éventuelles irrégularités lors du scrutin, tout en se disant "prêts à travailler" avec Vladimir Poutine quand les résultats auront été validés.
Paris a de son côté officiellement "pris note" de la "nette victoire" du candidat, mais Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a ajouté un peu plus tard : "l'élection n'a pas été exemplaire, c'est le moins que l'on puisse dire". L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a en effet fait part de "critiques importantes" sur le scrutin, a déclaré le ministre à Bordeaux, appelant la Russie à respecter un certain nombre de libertés fondamentales comme la liberté de manifester". "Le président Poutine a été réélu par une large majorité", a-t-il toutefois noté, affirmant que "la France, comme ses partenaires européens, va poursuivre son partenariat avec la Russie".
Nicolas Sarkozy, lui, a adressé ses "félicitations" à Vladimir Poutine dans une lettre. "Je vous présente mes plus sincères encouragements pour poursuivre l’œuvre de modernisation démocratique et économique à laquelle, conformément au souhait exprimé par le peuple russe, vous voulez consacrer ce nouveau mandat", poursuit le chef de l’État dans ce courrier.
Merkel plus enthousiaste
La Commission européenne a quant à elle encouragé "la Russie à remédier aux lacunes" du processus électoral" et un porte-parole de l'Union européenne a dit partager les inquiétudes des observateurs internationaux, qui "ont mis en lumière certaines défaillances à la fois dans la préparation et la tenue de cette élection".
Outre-Manche, le Premier ministre David Cameron a jugé le résultat du scrutin "décisif", même si l'OSCE a "clairement identifié des problèmes et nous aimerions voir ces questions résolues ultérieurement". Plus enthousiaste, la chancelière allemande Angela Merkel avait l'intention, en fin de matinée, d'appeler Vladimir Poutine pour "lui souhaiter du succès dans son prochain mandat", dans "les défis que la Russie doit relever".
"Remarquable élection" pour al-Assad
Logiquement, les alliés stratégiques de Moscou ont salué sans réserve l'élection de Vladimir Poutine. "L'élection s'est déroulée avec succès", s'est ainsi félicité la Chine, qui s'oppose, avec la Russie, à toute condamnation à l'ONU du régime syrien. Ce dernier a également applaudi le scrutin russe et Bachar al-Assad, président syrien, a envoyé un courrier à Vladimir Poutine, "en son nom et au nom du peuple syrien", pour lui adresser "ses plus sincères félicitations pour sa remarquable élection".
Le ton est le même à Caracas, où le président vénézuélien Hugo Chavez a tenu à féliciter "personnellement" le président russe, "initiateur des relations stratégiques de coopération entre le Venezuela et la Russie, liés par un lien d'amitié très solide".