Dieudonne M'Bala M'Bala partira dimanche en Iran pour "demander la clémence pour l'Iranienne Sakineh" a-t-il annoncé mardi lors d'une conférence de presse. L'humoriste a convié le philosophe Bernard-Henri Levy, très impliqué dans la défense de la jeune Iranienne, "à s'associer à cette démarche".
Lundi, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'était également dit prêt à se rendre en Iran. Le Parlement européen, qui a bouleversé son ordre du jour estimant qu'il y avait "urgence, a également apporté son soutien unanime à Sakineh. Les eurodéputés ont dénoncé une "pratique inhumaine, d'un autre temps".
Le Quai d'Orsay sceptique
"Nous accueillons favorablement tous les efforts de la société civile en faveur de la libération de cette femme iranienne condamnée à mort par lapidation", a commenté mercredi le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, avant de nuancer son propos : "en l'espèce, nous doutons de la sincérité de la démarche" de Dieudonné M'Bala M'Bala.
"Si monsieur Kouchner doute de ma sincérité, je me permets de vous dire quant à moi que je doute de sa loyauté envers les Français (...) Quant au soutien du Quai d'Orsay dans cette affaire, je m'en tartine le ...", a immédiatement réagi Dieudonné. L'humoriste a néanmoins ajouté qu'il se rendra en Iran "dans un esprit de paix et de dialogue".
Le procès de la lapidation
Sakineh Mohammadi Ashtiani a été condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari. Cette condamnation a déclenché une vaste campagne internationale pour éviter ce châtiment qui a été provisoirement suspendu. Mais son fils a dit lundi craindre l'exécution de la sentence après la fin du Ramadan, soit vers la fin de la semaine.
Depuis la diffusion par la télévision iranienne le 11 août dernier de ses "aveux" que sa famille et ses avocats considèrent comme forcés, l'entourage de Sakineh n'a plus eu de ses nouvelles. Nous avons appris qu'elle a reçu 99 coups de fouet supplémentaires en prison", a indiqué son fils.