Ce devait être "un symbole", selon son directeur. Le musée du Bardo de Tunis ne rouvrira finalement pas ses portes mardi, moins d'une semaine après l'attentat qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes. L'ouverture des portes est reportée sine die pour "des raisons de sécurité", a indiqué la chargé de communication du musée, Hanene Srarfi. "Nous avons été surpris à la dernière minute mais, pour des raisons de sécurité, on ne peut pas recevoir un grand nombre de visiteurs, selon le ministère de l'Intérieur", a-t-elle déclaré. Elle a en revanche confirmé la tenue d'une "cérémonie officielle" dans l'après-midi au musée.
Evoquant un peu plus tôt mardi matin sur Europe 1 cette réouverture du musée, son conservateur, Moncef Ben Moussa, avait parlé d'un acte "symbolique". "Rouvrir rapidement est aussi une réponse symbolique au message que [les attaquants] ont voulu transmettre"", avait-il dit.
Des failles de sécurité. Les autorités tunisiennes avaient confirmé, durant le week-end, la réouverture du Bardo. Une controverse a suivi sur les "défaillances" sécuritaires autour du musée, qui se trouve dans la même enceinte que le Parlement, entraînant notamment le limogeage lundi des chefs de la police de Tunis et de celle du quartier du Bardo. Au moment de l'attentat, quatre policiers devait sécuriser le site : "Deux étaient au café. Le troisième mangeait un casse-croûte et le quatrième ne s'est pas présenté", avait affirmé le vice-président de l'Assemblée quelques jours après l'attaque.
Dans son interview à Europe 1, le directeur du musée Moncef Ben Moussa n'avait pas expliqué précisément quelles étaient les nouvelles mesures de sécurité prises pour le Bardo.
Un événement "pour les médias". "Nous n'avons pas de date" pour la réouverture au public, a indiqué la porte-parole. "Les ministères de l'Intérieur et de la Culture ont décidé que cet après-midi ce serait un événement officiel pour les médias et les personnalités. (...) Pour le public c'est encore tôt", a-t-elle dit.
Une cérémonie. La cérémonie officielle maintenue mardi après-midi doit donner lieu à un concert de l'Orchestre symphonique tunisien et un nouvel hommage aux victimes. Divers rassemblements sont en outre programmés, notamment à l'occasion du démarrage du Forum social mondial (FSM), grande messe altermondialiste à laquelle participent plusieurs milliers d'étrangers jusqu'à samedi à Tunis. Des guides tunisiens se sont retrouvés devant le musée pour manifester leur solidarité, rapporte France Info.
#Bardo will never die. Une minute de silence devant le musée par les guides marocains. pic.twitter.com/Udp2YxKacm— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) 24 Mars 2015L'attaque du Bardo, qui fait planer une menace sur le tourisme, secteur vital de l'économie du pays, est la première à toucher des étrangers en Tunisie depuis l'attentat contre la synagogue de la Ghriba à Djerba en 2002. C'est aussi la première revendiquée par l'organisation Etat islamique, qui sévit dans d'autres pays arabes.
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