Twitter a eu la peau de Weiner

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MLC avec agences , modifié à
Le sénateur qui avait posté des photos osées sur Twitter a été contraint de démissionner jeudi.

Twitter peut être dangereux pour votre carrière. Et le sénateur new-yorkais Anthony Weiner l'a appris à ses dépens. L'élu démocrate a été obligé de démissionner jeudi après la tempête médiatique déclenchée par les photos osées qu'il avait publiées sur le site de micro-blogging. Retour sur l'affaire.

Acte 1 : la photo olé-olé

Le 28 mai dernier, Anthony Weiner pense envoyer sur Twitter une photo en gros plan de son caleçon à une femme qu'il a rencontrée en ligne. Mais, à cause d'une erreur de manipulation, l'image se retrouve en accès public.

Pendant une semaine, le sénateur jure ses grands dieux que son compte a été piraté. Dans le même temps, d'autres photos de Weiner, torse nu dans sa salle de bain ou en serviette de bain dans les vestiaires de la salle de sport du Congrès, sortent.

Acte 2 : les aveux sanglotants

Le 6 juin, c'est avec des trémolos dans la voix que le démocrate avoue être à l'origine de la photo. "Lorsque j'ai réalisé que je l'avais postée sur Twitter, j'ai paniqué et je l'ai retirée et j'ai dit que j'avais été piraté", a-t-il raconté lors d'une conférence de presse.

Anthony Weiner reconnaît même avoir eu des "conversations pas convenables sur Twitter, Facebook, par courriel et occasionnellement au téléphone avec des femmes rencontrées en ligne". Mais à l'époque, celui qui était pressenti pour devenir le prochain maire de New York refuse catégoriquement de démissionner.

Acte 3 : les appels à la démission

Les Républicains s'emparent aussitôt de l'affaire et s'empressent de demander la démission d'Anthony Weiner. Les Démocrates eux-aussi veulent faire du ménage dans leurs rangs. "Un élu du Congrès prend ses propres décisions, mais nous avons clairement exprimé le fait qu'il devait démissionner", a déclaré ainsi sur NBC Debbie Wasserman Schultz, qui préside le comité national du Parti démocrate.

Barack Obama lui-même a pris part au débat. "Je puis vous dire que s'il s'agissait de moi, je démissionnerais", a déclaré le président américain sur NBC. "Lorsqu'on en arrive à un point où, du fait de différentes distractions personnelles, on ne peut plus servir aussi efficacement que nécessaire, à un moment où la population s'inquiète pour son emploi, ses crédits, ses factures, il faut probablement prendre du recul." Un message on ne peut plus clair.

Acte 4 : la contrition

Les sanglots n'ayant pas suffi à calmer les ardeurs de ses détracteurs, Anthony Weiner passe à la vitesse supérieure : il entre en cure de désintoxication. "Le parlementaire Weiner est parti ce matin pour essayer d'être soigné et faire en sorte d'être un meilleur mari et une personne en meilleure santé", indique sa porte-parole, Risa Heller.

Acte 5 : la démission

Finalement, Anthony Weiner cède à la pression. Dès mercredi soir, il aurait téléphoné à la chef de la minorité démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi pour lui annoncer sa démission. Une décision confirmée jeudi publiquement. "J'espérais que je serais capable de poursuivre le travail que les citoyens de ma circonscription m'avaient confié, de me battre pour la classe moyenne et ceux qui tentent de s'en sortir (...) Malheureusement, le désordre que j'ai créé rend impossible (mon maintien à mon poste), aussi j'annonce aujourd'hui ma démission du Congrès", a-t-il déclaré au cours d'une intervention de quelques minutes.