Un rapport publié mardi en Irlande du Nord révèle comment l'église catholique a protégé un prêtre responsable d'un attentat. Les forces de l'ordre ont reconnu, pour la première fois, que le père Chesnay était directement impliqué dans l'un des attentats les plus meurtriers de l'histoire de la province de Londonderry.
Trois voitures piégées avaient explosé en juillet 1972 dans le village, tuant neuf personnes, dont une fillette. L'attentat suivait de six mois "Bloody Sunday" ou "dimanche sanglant", où des parachutistes britanniques avaient tiré dans une foule de manifestants, tuant treize personnes à Londonderry.
Le rapport publié par le médiateur de la police de l'Ulster accuse le gouvernement de l'époque et la hiérarchie catholique d'avoir empêché l'enquête sur un prêtre membre de l'IRA d'aboutir. En 1972, l'enquête s'était très vite orientée vers le père Chesney, connu pour ses positions politiques radicales. Les policiers avaient découvert que l'homme d'église dirigeait la branche locale de l'IRA mais son arrestation en pleine période de "troubles" a semble-t-il été jugée trop "risquée". Le père Chesney avait simplement été muté dans une autre paroisse. Personne n'a jamais été inquiété dans l'attentat de Claudy.
L'actuel chef de l'Eglise catholique d'Irlande, le cardinal Sean Brady, a jugé regrettable que l'enquête n'ait pas été menée correctement à l'époque mais a affirmé que l'Eglise n'avait nullement cherché à "couvrir" un crime. L'actuel représentant du gouvernement britannique en Irlande du Nord, Owen Paterson, a présenté des excuses pour la façon dont l'enquête avait été menée.