Depuis qu'elle a perdu la vue il y a sept ans, Trish Vickers, une Britannique de 59 ans, s'est réfugiée dans l'écriture. Quand elle s'est rendue compte que 26 pages du roman qu'elle était en train d'écrire avaient disparu car son stylo n'avait plus d'encre, elle a fini par se tourner vers la police scientifique, qui a accepté de l'aider, bénévolement.
L'année dernière, c'est quand son fils est venu lui rendre visite pour lui lire ce qu'elle avait écrit qu'il s'est rendu compte que les écrits de sa mère s'étaient volatilisés, raconte le Dorset Echo. Il a alors décidé de tenter le tout pour le tout et contacté la police scientifique. Sa demande a été prise très au sérieux par les experts britanniques, qui ont travaillé d'arrache-pied pendant cinq mois de façon bénévole, sur leur pause déjeuner.
Un pinceau lumineux
Patiemment, ils ont réussi à ressusciter le texte, à partir des fines traces laissées par le stylo dans le papier. Pour réaliser une telle tâche, deux techniques existent, a expliqué à Europe 1 le chef d'escadron Thibaud Fritz, qui commande le département "Documents" à l'institut de recherche criminelle.
Un pinceau lumineux permet de repérer les "jeux d'ombre et de lumière laissés par les creux", et donc de "récupérer une partie des écrits". Une autre technique s'appuie sur l'"électrostatique" : "on va passer un courant électrique sur la feuille de papier, mettre un film plastique et jeter sur ce film plastique de la poudre de toner", l'encre utilisée dans les imprimantes, qui "va se déposer différemment sur les creux et les bosses du papier".
Trish Vickers a récupéré son manuscrit entier la semaine dernière, précise le Dorset Echo. Elle a donc pu y mettre la dernière main et il ne lui reste plus qu'à trouver un éditeur pour pouvoir le publier. Avec un seul regret : les enquêteurs ont pu tout reconstituer, sauf une ligne, dont Trish Vickers n'arrive pas à se rappeler.