A l'approche de l'élection américaine, les entreprises se préparent à une hausse des droits de douane

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avec AFP / Crédit photo : ANNE-SOPHIE NIVAL / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Investissements mis en pause, réflexion sur une possible délocalisation, de nombreuses entreprises aux Etats-Unis se préparent, moins d'un mois avant l'élection présidentielle, à la possible hausse des droits de douane et s'attendent à entrer dans une zone de turbulence économique. 

À moins d'un mois de l'élection présidentielle, de nombreuses entreprises américaines se préparent à des turbulences économiques potentielles, en raison de la menace d'une hausse des droits de douane. Les investisseurs mettent en pause leurs projets, réfléchissant même à une possible délocalisation.

Contexte politique des droits de douane

Les droits de douane ne sont plus tabous à Washington. La vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate, continue d'appliquer ceux établis par l'ex-président Donald Trump, en les renforçant même par des mesures plus ciblées. De son côté, le candidat républicain a promis des droits de douane d'au moins 10 % sur toutes les importations, et jusqu'à 60 % pour celles en provenance de Chine. Pour les entrepreneurs, cette situation complique considérablement la gestion des coûts et des approvisionnements.

Défis pour les fournisseurs

Depuis 2020, et la mise en place de droits de douane sur les importations d'acier et aluminium, ce dernier a de plus en plus de mal à trouver des fournisseurs de matière première, et les récentes mesures du président Joe Biden n'ont rien arrangé. Pour les entrepreneurs, à l'image de Robert Actis, cela vient avant tout compliquer les choses. "Je serais heureux d'acheter américain mais personne n'en fabrique" dit-il en référence au grillage pour le secteur de la construction qu'il doit importer. 

L'industrie textile, en particulier, souffre d'une pénurie de main-d'œuvre qualifiée, entraînant la fermeture de 14 usines ces dernières années. Avec un âge moyen des travailleurs approchant les 50 ans, il devient difficile de recruter de jeunes talents pour soutenir la production. Ray Sharrah, directeur général de Streamlight, souligne que les droits de douane entraînent des coûts supplémentaires, finalement répercutés sur les consommateurs. L'association américaine de l'habillement (AAFA) estime que les prix au détail ont augmenté de 5 à 10 % depuis 2020. Les entreprises, comme l'indique le vice-président de l'AAFA, Nate Herman, ont d'abord réduit leurs marges, mais cette stratégie devient insoutenable face à la hausse des coûts.

Perspectives d'avenir

Un sondage de la Réserve fédérale de Richmond révèle que 30 % des entreprises envisagent de reporter ou d'annuler leurs investissements à cause de l'élection. Cette atmosphère d'incertitude freine non seulement les décisions d'investissement, mais crée également un effet modérateur sur l'ensemble de l'économie. Quelles que soient les résultats du scrutin, les entreprises s'attendent à un maintien des droits de douane. Robert Actis est convaincu que les hausses sont inévitables. Will Thomas, patron de Colonial Metal Products, observe que les candidats jouent sur les émotions, mais se demande ce qu'il adviendra si les produits viennent à manquer et que les coûts de production continuent d'augmenter.