Le plus grand centre d'accueil en France pour les réfugiés ukrainiens vient d'ouvrir ses portes ce mardi 29 mars. Il s'agit d'un ferry de la compagnie Corsica Linea, dénommé Le Méditerranée, qui servait aux traversées vers l'Algérie. Ce navire est à quai depuis le début de la crise du Covid et ne reprendra la mer qu'en juin. Avec 500 cabines, il va pouvoir permettre à 1.600 personnes d'obtenir un hébergement d'urgence, le temps de faire les démarches pour une meilleure intégration.
Une solution d'hébergement XXL, où les personnes ayant fui la guerre en Ukraine pourront être accompagnées par le personnel de la compagnie maritime mais aussi par les collectivités territoriales et l'État.
Un navire à remettre en état en urgence
Les équipes du commandant Sébastien Adam ont entamé une course contre la montre pour remettre en état de fonctionnement ce navire endormi depuis deux ans. "Ça a été un gros défi technique pour tout remettre en service. En dix jours, il a fallu notamment contrôler les systèmes de cuisine et de climatisation et remettre en marche l'eau chaude", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Le commandant du Méditerranée poursuit la visite, alors que les tout premiers réfugiés arrivent discrètement, dans des cabines équipées. "Voilà par exemple une cabine de 18m² prévue pour une famille. Il y a un lit parental et puis un couchage pour deux enfants. On est en train de mettre le satellite pour capter les chaînes étrangères. Il y a également des sanitaires et une douche. Les draps seront changés toutes les semaines", détaille Sébastien Adam.
20 ans après, la salle de cinéma rouvre
70 personnes s'occupent de la logistique à bord selon le directeur de la Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova. Avec les cuisines et la crèche, la vieille salle de cinéma va reprendre vie. "Le cinéma du navire n'avait pas été exploité depuis plus de 20 ans et il sera opérationnel très vite, pour que les enfants puissent passer des journées les plus agréables possibles"
Les panneaux d'affichage sont traduits en ukrainien et les salles de vie commune sont prêtes. Mais le dispositif va au-delà de "l'hôtel flottant" comme le nomme le préfet de région, Christophe Mirmand. "Il y aura un accompagnement social, sanitaire, de formation, d'éducation pour les enfants. Et puis également un accès à l'emploi au travers des offres qui seront proposées et qui pourront ainsi permettre un parcours d'intégration qui pourra, le cas échéant, aller jusqu'au logement", a-t-il déclaré.