Ce n’est pas seulement un homme, mais un véritable symbole qui sera jugé à partir de lundi matin au tribunal de Manhattan : le procès du très influent producteur américain Harvey Weinstein, accusé de viol et d’agression sexuelle, s'ouvre cette semaine à New York et doit durer environ six semaines. Fin 2017, les révélations sur le scandale Weinstein avait grandement contribué à libérer progressivement la parole des femmes à Hollywood, aux États-Unis et dans le monde entier. Des témoignages souvent partagés avec le hashtag #MeToo.
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Le procès en lui-même concerne uniquement deux femmes se disant victimes d'agression sexuelle et de viol, Mimi Haleyi et une accusatrice restée anonyme, mais ce sont bien les quelque 80 accusatrices d'Harvey Weinstein qui attendent justice, alors qu'une partie de ces dossiers ont été réglés par des transactions financières.
Le système d'un "prédateur sexuel"
Certaines de ses accusatrices, parmi les plus médiatiques comme les actrices Rosanna Arquette ou Rose McGowan, seront dehors devant le tribunal. D'autres seront à l’intérieur pour témoigner du système Harvey Weinstein, producteur de Quentin Tarantino et Martin Scorsese. Le procureur de New York veut ainsi montrer que l'ancien producteur de cinéma agissait en "prédateur sexuel".
Harvey Weinstein ne se laissera pas faire : le tout-puissant producteur aujourd'hui déchu a engagé une avocate réputée et pugnace, qui a déjà fait acquitter de nombreux hommes dans des scandales sexuels. Donna Rotunno s’attachera à démontrer que les relations sexuelles en question avaient été consenties. Le procès va attirer les médias du monde entier, mais il ne sera pas télévisé. À la fin du procès, si Harvey Weinstein est reconnu coupable, il risque la prison à perpétuité.