En quelques secondes, un silence de plomb s'est installé à la convention démocrate de Philadelphie, mercredi soir. Christine Leinonen, mère d'une victime de l'attentat d'Orlando, une simple croix noire en pendentif, serre dans chacune de ses mains celles de deux jeunes hommes en costumes noirs, Brandon Wolf et Jose Arraigada, deux survivants de l'attaque du club gay Pulse le mois dernier.
"Mon fils unique". "Il faut environ cinq minutes pour que la cloche d'une église retentisse 49 fois", déclare cette femme vêtue de noir, à la tribune du grand rassemblement démocrate."Je le sais car le mois dernier, mon fils Christopher, son compagnon et 47 autres ont été assassinés dans un club d'Orlando", ajoute la femme. "Christopher était mon fils unique", dit-elle.
"30 balles en une minute". Dans la longue litanie de discours qu'est une convention politique, celui de Christine Leinonen, long de seulement quatre minutes, a été reçu comme un coup de poing dans l'estomac. Les délégués en chapeaux bleu-blanc-rouge aux couleurs du drapeau américain ont écrasé des larmes, puis longuement ovationné cette mère désormais sans enfant. "L'arme qui a assassiné mon fils a tiré 30 balles en une minute", poursuit Christine Leinonen. "Une minute pour tirer tant de balles, cinq minutes pour que les cloches rendent hommage à tant de vies".
"Je soutiens Hillary Clinton". "Je suis heureuse que des lois de bon sens sur les armes à feu aient existé quand Christopher est né. Mais qu'est devenu ce bon sens, le jour où il est mort ?", a-t-elle demandé. "Je ne veux pas que vous ayez jamais à vous poser la question pour votre enfant. C'est pourquoi je soutiens Hillary Clinton", conclut-elle. La troisième soirée de la convention démocrate a consacré une partie de son programme aux armes à feu, sujet brûlant de la politique américaine.