Plus que quelques heures avant l'officialisation du changement de locataire à la Maison-Blanche. Dans des circonstances exceptionnelles, entre la pandémie qui ravage l'Amérique et les récentes émeutes au Capitole, Joe Biden va être investi 46ème président des Etats-Unis, mercredi. Et dès les première heures de son mandat, le nouveau chef d'Etat devrait se livrer à un exercice d'équilibriste : se démarquer de son prédécesseur, tout en prônant à l'unité nationale.
Commencer à apaiser une Amérique divisée
On sait déjà que le thème du discours d’investiture sera la réconciliation, après une campagne particulièrement houleuse. Joe Biden, qui a passé des dizaines d’années à faire des compromis avec les Républicains au Sénat, est catastrophé de voir aujourd’hui le fossé idéologique entre les deux Amériques.
Le nouveau président, dont la vie a été marquée par de nombreuses tragédies et qui a fait de l’empathie sa marque de fabrique va donc s'atteler à l'une des tâches qu'il considère comme prioritaires : tenter d’apaiser le climat d'un pays qu’il dit ne plus reconnaître.
Des mesures concrètes en rupture avec Donald Trump
Outre ce message, sur le plan politique, Joe Biden veut aller vite. Une fois installé dans le Bureau Ovale, il signera dès cet après-midi toute une série de décrets pour contourner le Congrès, concernant notamment la gestion de crise du coronavirus. Le futur président veut rendre obligatoire le port du masque dans tous les bâtiments fédéraux, et pour les voyages entre États. Il a promis 100 millions de vaccinations en 100 jours et la mise en place d'un protocole sanitaire strict pour rouvrir les écoles.
Joe Biden est pressé de se démarquer de Donald Trump, longtemps accusé de ne pas avoir pris la crise sanitaire au sérieux. Et la philosophie vaut pour les autres sujets : le futur chef d'Etat devrait annoncer très vite la fin du "Muslim ban", qui interdit l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants de plusieurs pays musulmans, et l’arrêt de la construction du mur entre les Etats Unis et le Mexique
Au niveau international, sa première mesure sera de rejoindre l’accord de Paris sur le climat. Et en ce qui concerne l’économie, il a déjà annoncé un plan de relance de 1.900 milliards de dollars.