Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'organisation État islamique (EI), a appelé ses troupes à "tenir" Mossoul, bastion en Irak des djihadistes visé par une vaste offensive des forces irakiennes.
"Tenir ses positions" ou aller en Libye. Dans ce premier message depuis plus d'un an et diffusé par Al-Furqan, un média affilié à l'EI, une voix présentée comme celle du leader djihadiste, dont les prises de paroles publiques sont rares, appelle ses combattants, qui seraient entre 3.000 et 5.000 dans Mossoul, à ne pas se "replier" face à l'armée irakienne, épaulée dans son avancée par une coalition internationale menée par les États-Unis.
"Tenir ses positions dans l'honneur est mille fois plus aisé que de se replier dans la honte", assène le chef djihadiste, dont l'état de santé et les déplacements font l'objet de nombreuses spéculations. Il incite également ses partisans à s'en prendre à l'Arabie saoudite, l'une de ses bêtes noires, et à la Turquie, qui dispose de troupes stationnées sur une base près de Mossoul et veut jouer un rôle dans l'offensive sur la ville. Baghdadi appelle enfin tous ceux qui ne peuvent se rendre en Syrie ou en Irak à tenter d'aller en Libye.
Les civils utilisés comme boucliers humains ? Mossoul, deuxième ville d'Irak, est le bastion de l'EI dans le pays. C'est d'une de ses mosquées que Baghdadi en juin 2014 avait proclamé son "califat" réunissant les territoires conquis en Irak et en Syrie. Depuis, ces territoires ont fortement rétréci et le 17 octobre les troupes irakiennes ont lancé une vaste offensive pour reprendre la ville, où elles sont désormais positionnées en périphérie. "Nous nous préparons à présent pour le pire. Les vies de 1,2 million de civils sont en grand danger", s'est alarmé le directeur pour l'Irak du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une des ONG les plus actives dans ce pays. Le NRC, comme d'autres ONG, demande l'ouverture de couloirs humanitaires pour que les habitants puissent quitter la ville et rejoindre les quelques camps ouverts dans la région. L'ONU a exprimé ses "sérieuses inquiétudes" quant au sort de dizaines de milliers de civils que l'EI aurait emmenés pour possiblement les utiliser comme boucliers humains.