C'est, peut-être, le jour J dans le feuilleton du Brexit : Anglais et Européens pourraient décider dimanche soir de mettre un terme aux négociations et décider de se quitter sur un Brexit sans accord. Depuis le mois de mars, les pourparlers piétinent et l'hypothèse qui tient la corde dimanche matin est donc celle d'un no deal. Le 1er janvier, quoiqu'il arrive, il y aura des bouleversements dans nos relations avec le Royaume-Uni.
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Un visa pour un week-end à Londres
Un accord commercial limiterait les dégâts. Mais, de toute façon, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne va entraîner des changements dans notre relation avec ce pays. Pour les citoyens, par exemple, à partir d'octobre, il faudra un passeport, même pour un week-end à Londres. Surtout, à partir du 1er janvier, il faudra un visa pour aller travailler ou étudier au Royaume-Uni.
Pour les entreprises qui exportent, la situation va se complexifier. Les Britanniques sortent du marché commun et vont avoir des normes différentes. Il faudra donc vérifier que les produits qui entrent et sortent respectent les normes sanitaires ou les certifications en vigueur de chaque côté de la Manche. Le gouvernement britannique prévoit des embouteillages d'au moins 7.000 camions sur les routes menant à Douvres et au tunnel sous la Manche.
Les vaccins livrés par hélicoptères ?
S'il n'y a pas d'accord commercial, il y aura en plus des droits de douane sur le vin, les produits alimentaires, les voitures et tout ce que la France exporte au Royaume-Uni. C'est une mauvaise nouvelle, car c'est le pays avec lequel nous réalisons aujourd'hui notre plus gros excédent commercial.
Le gouvernement s'est également procuré un terrain de 11 hectares à 30 minutes au nord de Douvres, qui pourrait servir de parking géant pour parer à toute pénurie de médicaments. Le gouvernement assure qu'un plan de transport d'urgence est en place. Les doses du vaccin anti-Covid de Pfizer, qui viennent de Belgique, pourraient être transportées par hélicoptère militaire.
La Royal Navy pour protéger les eaux britanniques
Enfin, s'il n'y a pas d'accord, ce sera un désastre pour la pêche. Les pêcheurs n'auront plus accès aux eaux Britanniques. Londres a d'ailleurs annoncé samedi soir qu'en cas de conflit, la Royal Navy pourrait être déployée afin de protéger les zones de pêche britanniques. Quatre bateaux seraient ainsi dépêchés dès le 1er janvier, pour empêcher les pêcheurs français de venir pêcher en eaux britanniques. Cette menace a été jugée irresponsable par plusieurs membres du Parti conservateur.