C'est dans un climat d'urgence climatique que s'est déroulé samedi le "sommet ambition climat" organisée de manière virtuelle par l'ONU, la France et la Grande-Bretagne. Cinq ans après l'accord de Paris, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a ainsi appelé le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique". Pendant plus de trois heures, des chefs d'Etat ont indiqué ce qu'il comptaient faire concrètement pour lutter contre le changement climatique.
"L'action doit être immédiate, nous le savons"
De son côté, le président français Emmanuel Macron a d'abord souligné les défis qui doivent encore être surmontés pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris. "Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous et l'action doit être immédiate. Nous le savons", a insisté le chef de l'Etat. Emmanuel Macron a aussi salué le retour annoncé des Etats-Unis dans cet accord, qui a été promis par le président élu Joe Biden. "Welcome back, welcome home à nos amis américains", a déclaré le président de la République. "Nous avons continué à avancer, à oeuvrer malgré le choix américain", a-t-il dit en référence au retrait des Etats-Unis décidé par Donald Trump, et "nous avons tenu".
Le chef de l'Etat a par ailleurs insisté sur la nécessité d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 en rappelant l'accord trouvé il y a deux jours au sein de l'Union européenne. "Nous avons décidé d'acter cette transition en prenant tous ensemble, à 27, l'engagement de réduire de 55% nos émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 et de tous nous engager sur cet objectif de 2050".
Emmanuel Macron cite la future loi issue de la Convention citoyenne sur le climat
Emmanuel Macron a également mis en avant la nécessité d'améliorer la transparence financière des entreprises concernant le climat. Juste avant le sommet, il avait annoncé que toutes les entreprises françaises du CAC 40 allaient s'engager dans ce sens.
Alors qu'à gauche les critiques fusent sur le bilan climatique de la France et du mandat d'Emmanuel Macron, le président a défendu son action, citant notamment la future loi issue des travaux de la Convention citoyenne sur le climat. Emmanuel Macron doit rencontrer ses membres lundi dans un contexte de plus en plus tendu.
Une réduction des émissions de gaz à effet de serre "trop lente et insuffisante"
En juillet dernier, les scientifiques du Haut conseil pour le climat (HCC), chargé d'évaluer la politique du gouvernement, avaient déploré une réduction des émissions de gaz à effet de serre "trop lente et insuffisante" par rapport aux objectifs. Côté associatif, le Réseau action climat a estimé dans un communiqué qu'Emmanuel Macron "a(vait) loué les progrès de l’action climatique depuis l’adoption de l’accord de Paris" mais "éludé une réalité bien moins glorieuse : tant en matière d’action nationale qu’internationale, la France n’honore pas l’héritage de la COP21".