Ce sera "République de Macédoine du nord" : Athènes et Skopje sont finalement arrivés mardi à un accord sur le nom de la Macédoine, après une querelle de 27 ans, rendant possible un déblocage de l'adhésion de la petite ex-République yougoslave à l'UE et à l'Otan.
"Severna Makedonia". Au terme d'un marathon diplomatique entamé l'an dernier qui a culminé lundi et mardi avec deux entretiens téléphoniques, les deux Premiers ministres Alexis Tsipras et Zoran Zaev ont pu annoncer l'accord au centre duquel se trouve le nouveau nom. Alexis Tsipras, en allant le présenter au chef de l'État grec Procope Pavlopoulos, s'est félicité d'un "bon accord qui couvre toutes les conditions posées par la Grèce". En particulier, Skopje accepte de modifier sa Constitution en conséquence, en échange de la possibilité de garder le nom de Macédoine assorti d'une référence géographique. En Grèce, le nom du voisin ne sera reconnu officiellement que sous sa formulation en macédonien de "Severna Makedonja", ont annoncé les services d'Alexis Tsipras. Zoran Zaev de son côté a salué "une solution historique après deux décennies et demie" de querelles.
L'accord doit encore être ratifié. L'accord n'est cependant pas définitif et doit encore être ratifié par le Parlement macédonien puis soumis à un référendum à l'automne, avant d'être enfin ratifié par le Parlement grec une fois l'acceptation définitivement actée chez son voisin nordique.
Accord salué par l'UE et l'Otan. Depuis l'indépendance de l'ancienne République yougoslave en 1991, la question du nom de la Macédoine a été un âpre sujet de discussion de part et d'autre de la frontière, attisé régulièrement au gré du plus ou moins grand nationalisme des gouvernements en place. L'immense enjeu du règlement pour la Macédoine estde décrocher un feu vert au sommet européen de fin juin pour entamer des négociations d'adhésion avec l'UE et d'obtenir une invitation à rallier l'Otan au sommet de l'Alliance des 11 et 12 juillet. L'accord a été salué par une salve de félicitations, notamment de la part des dirigeants de l'UE et de l'Otan.