Pour "mieux protéger la population des injections illégales d'acide hyaluronique", une ordonnance est désormais obligatoire pour obtenir des dispositifs à base d’acide hyaluronique injectable, a indiqué le ministère de la Santé vendredi, dans la foulée de la parution d'un décret. "Depuis plusieurs années, un marché informel et lucratif dans lequel des particuliers et des non-professionnels de santé se procurent et réalisent sur eux-mêmes ou sur autrui des injections à visée esthétique d’acide hyaluronique s’était développé", a souligné la direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué.
Les prescriptions seront uniquement délivrées par le "médecin ou le chirurgien-dentiste"
Le décret paru vendredi au Journal officiel prévoit que la délivrance des dispositifs à base d’acide hyaluronique injectable sera accessible uniquement sur prescription médicale pour les patients ou clients, et dans le cadre de leur usage professionnel pour les médecins et chirurgiens-dentistes. La délivrance reste possible en pharmacie, mais, pour le public, "uniquement sur prescription d’un médecin ou d’un chirurgien-dentiste", a indiqué le ministère.
Seuls les médecins peuvent désormais prescrire ces dispositifs pour une visée médicale ou esthétique, les chirurgiens-dentistes étant habilités à les prescrire uniquement pour une visée médicale. Il est donc "nécessaire que les personnes souhaitant recourir aux produits d’acide hyaluronique injectable se tournent vers leur médecin ou leur chirurgien-dentiste", a ajouté le ministère.
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Des complications liées aux injections illégales
Par ailleurs, le site internet dédié aux signalements des événements sanitaires indésirables sera prochainement mis à jour pour permettre de déclarer les événements liés aux produits et pratiques à visée esthétique, selon le communiqué. Fin mars 2023, 200 chirurgiens esthétiques avaient demandé aux autorités d'interdire la vente libre de produits à l'acide hyaluronique qui servent par exemple à gonfler les lèvres, alertant sur des "complications, parfois gravissimes", d'injections illégales.
"Des centaines d'injecteurs, non-médecins, pratiquent des actes illégaux sur la population, en particulier la plus jeune et la plus vulnérable, à grand renfort de publicité sur les réseaux sociaux", avaient-ils souligné dans une tribune. Plusieurs affaires d'injections illégales sont arrivées en justice.
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Des lourdes peines concernant ces pratiques
Fin avril, le tribunal correctionnel de Versailles a condamné à un an de prison avec sursis et à 3.000 euros d'amende une femme reconnue coupable d'avoir pratiqué illégalement des injections d'acide hyaluronique sur plusieurs dizaines de personnes dans les Yvelines entre 2021 et 2023.
Mi-septembre 2023, deux sœurs, très présentes sur les réseaux sociaux, ont été condamnées à Valenciennes, dans le Nord) à de la prison ferme et du sursis pour des centaines d'injections illégales de botox et d'acide hyaluronique.