L'affaire Alexeï Navalny crispe toujours plus les relations entre l'Europe et la Russie. Lundi, des diplomates russes ont été sommés de rentrer au pays après leur expulsion d'Allemagne, de Suède et de Pologne. En réalité, c'est un simple retour de flamme, considéré comme par Moscou "inamical et infondé". La semaine dernière, le Kremlin avait en effet allumé la mèche en expulsant des diplomates européens. Leur tort : assister à la manifestation de soutien à l'opposant Alexei Navalny, emprisonné depuis son retour au pays après un empoisonnement.
"Rassemblements illégaux"
La présence des diplomates à des rassemblements "illégaux le 23 janvier" en soutien à Alexeï Navalny à Saint-Petersbourg et Moscou est "inacceptable et incompatible avec leur statut", avaient en effet estimé les autorités russes pour justifier ces expulsions. Ils ont été pris "en flagrant délit", selon la porte-parole du ministère.
" Nos relations sont sévèrement tendues "
Ennemi juré du pouvoir russe actuel, l'opposant de 44 ans a été condamné mardi à deux ans et huit mois d'emprisonnement pour avoir enfreint un contrôle judiciaire alors qu'il se trouvait en convalescence en Allemagne après un empoisonnement en Sibérie.
Quatrième vague d'expulsions en cinq ans
Le cas de l'opposant politique russe le plus connu cristallise les tensions entre l’Europe et la Russie. "Il est sûr que nos relations sont sévèrement tendues et l'affaire Navalny est un plus bas", reconnaît Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'Union européenne. Il réclame la libération de l'opposant et une enquête impartiale sur son empoisonnement, l’été dernier. De nouvelles sanctions internationales sont même envisagées.
C’est la quatrième fois en cinq ans que des pays occidentaux expulsent des diplomates russes. À chaque fois, cela concernait des affaires d’empoisonnement ou d’espionnage, comme en 2018, lorsque Londres et Moscou avaient procédé à des expulsions de diplomates dans le cadre de l'affaire Skripal.