Cinq hommes accusés de cannibalisme ont comparu lundi devant le tribunal d'une petite ville de l'est de l'Afrique du Sud choquée par l'affaire et dont des dizaines d'habitants ont manifesté à l'extérieur de la cour, a rapporté la police. Les suspects, originaires de l'agglomération rurale d'Escourt, dans la province du KwaZulu-Natal, ont été arrêtés il y a une semaine après la reddition de l'un d'entre eux à la police à qui il a avoué "être fatigué de manger de la chair humaine". Ses aveux ont conduit à l'arrestation de quatre autres personnes.
L'un des suspects serait sorcier. "Les cinq hommes ont comparu lundi devant un tribunal pour une demande de mise en liberté sous caution mais ils ont choisi d'abandonner leur demande", a déclaré une porte-parole de la police, Thembeka Mbhele. Tous dans la trentaine, ils sont accusés de meurtre, conspiration en vue de commettre un meurtre et recel de parties du corps humain. L'histoire a scandalisé la petite ville et provoqué un débat sur la sorcellerie et la médecine traditionnelle, l'un des suspects serait en effet sorcier. Selon la police, l'homme à l'origine de l'affaire s'est présenté au poste de police d'Escourt le 18 août avec un sac contenant une jambe et une main humaines. Il a déclaré aux policiers avoir mangé de la chair humaine et les a conduits à une maison où d'autres morceaux de corps ont été découverts.
Combien de victimes ? "À ce stade, nous ignorons à qui ils appartiennent. Nous attendons le résultat de tests ADN", a ajouté Thembeka Mbhele. "Nous enquêtons aussi pour savoir depuis combien de temps cela continue et combien de gens ont été tués", a-t-elle ajouté. Selon des médias locaux, la police a fait la relation entre le dossier et le meurtre d'au moins une femme dans la région. Des gens de la région ont aussi suggéré que des cadavres avaient été déterrés. Quelques dizaines de manifestants se sont massés devant le tribunal d'Estcourt avec des pancartes dénonçant le crime présumé. L'Afrique du Sud n'a pas de loi punissant directement le cannibalisme mais la mutilation et le recel de tissus humains sont passibles des tribunaux. Une nouvelle audience est prévue le 28 septembre.
De nombreux habitants ont manifesté lundi devant le tribunal d'Estcourt :
'We hate police', Estcourt residents sing after five men accused of #Cannibalism were escorted by cops out of court. @News24pic.twitter.com/vq4MhYvP1T
— Mxolisi Mngadi (@EmExDurban) 28 août 2017