Alerte à la bombe à Bruxelles : ce que l'on sait

© JOHN THYS / AFP
  • Copié
Isabelle Ory avec et AFP , modifié à
Une alerte à la bombe a été déclenchée, mardi matin, au centre de Bruxelles. Interpellé sur place, le suspect portait une fausse ceinture d'explosifs composée de "sel et de biscuits".

Une alerte à la bombe a été lancée mardi vers 5h30 à Bruxelles, dans un contexte de menace terroriste planant sur la capitale belge. La police a reçu un appel signalant une "situation suspecte" autour de "City 2", l'un des plus importants centres commerciaux du cœur de la capitale belge, selon une porte-parole de la police locale.

Les principales infos à retenir :

  • Une alerte à la bombe a été déclenchée mardi matin près d'un centre commercial de la capitale belge.
  • Un suspect a été interpellé. Il était porteur d'une ceinture d'explosifs factice, remplie "de sel et de biscuit".
  • Ce jeune homme de 26 ans a avoué avoir tout inventé a-t-on appris mardi après-midi

Le suspect... avait tout inventé. Le parquet de Bruxelles a confirmé qu'un homme de 26 ans a été interpellé sur place. Il avait lui-même contacté la police dans la matinée, affirmant avoir été enlevé et déposé sur place "avec une ceinture d'explosifs qui devait être déclenchée à distance par une tierce personne". Une fois l'homme localisé et arrêté, les démineurs n'ont retrouvé sur lui qu'une ceinture explosive factice "qui contenait du sel et des biscuits".

Mardi après-midi, le parquet fédéral a annoncé que le jeune suspect avait avoué avoir tout inventé lors de son audition par les enquêteurs. Les policiers belges se sont notamment rendus au domicile de la mère du suspect. "Cette visite domiciliaire a permis de découvrir des restes du matériel ayant servi à la fabrication de ladite ceinture factice. Confronté à cet élément d'enquête, le suspect est passé aux aveux et a reconnu avoir inventé son enlèvement", a précisé le parquet.

"En ce qui concerne le véhicule qu'il a désigné comme ayant servi à son enlèvement, le suspect a reconnu avoir relevé au hasard" dans la rue une plaque d'immatriculation, a précisé le parquet, soulignant que le propriétaire de la voiture avait été remis en liberté après avoir été entendu. 

Un déséquilibré. L'auteur des fausses déclarations "est connu de la justice pour divers faits, y compris certains liés à des problèmes psychiatriques", avait expliqué le parquet de Bruxelles, dans la matinée. Le suspect s'était notamment déjà distingué dans le passé en déclarant à la police "avoir été incité à partir rejoindre l'Etat islamique en Syrie".

Identifié sous les initiales de "J.B.", il va faire l'objet d'une enquête de la part d'un juge d'instruction, saisi par le parquet du chef de fausse information concernant le danger d'"un attentat". Son placement en détention provisoire et une expertise psychiatrique ont été requis par le parquet. Le juge d'instruction dispose de 24 heures pour prendre sa décision.

Les services de sécurité "extrêmement vigilants". Mardi matin, un important périmètre de sécurité avait été mis en place, puis levé peu avant 10h30. Aucun engin explosif n'a été retrouvé dans le centre commercial. Le Premier ministre Charles Michel, qui devait participer à une émission de radio, a annulé sa venue pour tenir une réunion d'urgence du Conseil national de sécurité avec les principaux ministres. "Les services de sécurité restent extrêmement vigilants", a-t-il déclaré à l'issue de ce conseil. Le niveau d'alerte antiterroriste n'a pas été élevé, et reste maintenu au niveau 3 - menace "possible et vraisemblable" -  sur une échelle allant jusqu'à 4 - menace "sérieuse et imminente".

Un lien stratégique. Ce centre commercial se trouve dans le quartier où avaient été aperçus plusieurs hommes, interpellés lors d’une vaste opération antiterroriste ce weekend. On les soupçonnait d’avoir fait des repérages autour d’un écran géant qui retransmet des matches de l’Euro 2016, et qui se trouve à quelques dizaines de mètres du centre commercial. D'où l'angoisse générée par cette alerte à la bombe. L'alerte a été prise d'autant plus au sérieux que le centre commercial en question faisait partie des sites mentionnés ces derniers jours dans les médias belges comme une cible potentielle d'attaques.