Abdelaziz Bouteflika a confirmé sa candidature à la présidentielle du 18 avril prochain, tout en promettant de ne pas briguer un sixième mandat s'il est élu. Le président algérien s'est engagé "à l'organisation d'une élection présidentielle anticipée" à laquelle il ne sera pas candidat, sans en préciser la date, dans une lettre transmise et lue dimanche soir à la télévision nationale.
Abdelaziz Bouteflika, dont la candidature a été officiellement déposée un peu plus tard au Conseil constitutionnel, fait face à une contestation inédite depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Des manifestations ont rassemblé jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes ces derniers jours dans tout le pays.
Il s'engage à ne pas être candidat à un sixième mandat. "Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance" le 18 avril, "je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien" l'engagement d'organiser "une élection présidentielle anticipée" dont la date sera arrêtée par une "conférence nationale" mise en place après le scrutin, annonce le chef de l'État dans sa lettre. "Je m'engage à ne pas être candidat à cette élection qui assurera ma succession dans des conditions incontestables de sérénité, de liberté et de transparence", ajoute Abdelaziz Bouteflika.
Bouteflika assure avoir "entendu le cri du cœur des manifestants." Le président algérien a également assuré avoir "écouté et entendu le cri du cœur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie". Ces jeunes "ont exprimé une inquiétude compréhensible face aux incertitudes qui les animent. J'ai le devoir et la volonté d'apaiser les coeurs et les esprits de mes compatriotes" et de répondre à "leur exigence fondamentale (...) le changement du système", poursuit le président algérien, élu pour la première fois en 1999 et réélu sans discontinuer depuis.
Le dossier de candidature déposé par son directeur de campagne. La candidature d'Abdelaziz Bouteflika a été officiellement déposée, un peu plus tard dans la soirée, auprès du Conseil constitutionnel. Le dossier de candidature du président algérien, hospitalisé il y a exactement une semaine en Suisse et dont le retour n'a toujours pas été annoncé, a été déposé par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane.
Abdelaziz Bouteflika est le huitième candidat à déposer son dossier devant le Conseil constitutionnel, qui doit statuer sous dix jours sur la validité de ces candidatures. Aucun des candidats enregistrés jusqu'ici ne semble représenter une menace sérieuse pour sa réélection.