Berlin 2000*1000 1:30
  • Copié
Hélène Kohl (depuis Berlin), édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour la deuxième fois dans le mois, une manifestation contre les restrictions liées au Covid-19 a eu lieu à Berlin ce samedi. Jusqu'à 30.000 personnes ont participé à cet événement au cours duquel des tensions sont apparues à la tombée du jour. Parmi les manifestants, l'extrême droite allemande était très présente. 
REPORTAGE

"Libres penseurs", militants anti-vaccins, conspirationnistes ou encore néonazis et sympathisants d'extrême droite... Jusqu'à 30.000 personnes ont défilé samedi à Berlin lors de la "fête de la liberté et de la paix", une marche contre les mesures de restriction mises en place pour lutter la pandémie de Covid-19, en premier lieu desquelles le port obligatoire du masque. Cet événement a soulevé une importante controverse outre-Rhin, alors que la circulation du coronavirus progresse dans toute l'Europe. 

Le neveu de JFK présent

Officiellement dissoute sur les coups de 13 heures parce que les manifestants ne respectaient pas les gestes barrières, la situation a commencé à se tendre en fin d'après-midi autour de la célèbre porte de Brandebourg, la police appelant à la dispersion des manifestants. Parmi les orateurs qui se sont succédé à la tribune, figurait le neveu de John Fitzgerald Kennedy, venu lancer son ONG anti-vaccin.

"Aujourd'hui encore, Berlin est en première ligne contre le totalitarisme global et ceux qui sont là aujourd'hui peuvent dire fièrement 'Ich bin ein Berliner'", a-t-il lâché, en référence à la célèbre phrase prononcée par le 35e président des États-Unis lors de son discours du 26 juin 1963, à l'occasion des quinze ans du blocus de Berlin. 

L'extrême droite majoritaire à la fin de l'après-midi

Tandis que la nuit tombait sur la capitale allemande, la foule hétéroclite d'anti-vaccins, représentants de sectes ésotériques, pacifistes et complotistes a peu à peu été dépassée en nombre par celle des militants d'extrême droite. On a ainsi pu voir dans le cortège des néonazis notoires, des antisémites déjà condamnés, mais aussi de nombreux membres du Reichsbürger, "le mouvement de citoyens du Reich".

Ces derniers refusent de reconnaître la République fédérale d'Allemagne et pensent qu'elle n'est pas souveraine depuis le traité de Versailles en 1919. Selon eux, la chancelière Angela Merkel est une marionnette entre les mains de puissances étrangères maléfiques et totalitaires. Galvanisés par le contexte de crise sanitaire, ils appellent désormais sur les réseaux sociaux à faire le siège du Parlement pour reprendre le pouvoir.