Après un passage à Édimbourg, le corps de la reine Elizabeth II a été transporté à Londres. Là-bas, le cercueil de la reine sera exposé une dernière fois au public jusqu'aux funérailles, lundi prochain. Devant une foule compacte d'Écossais, la reine a donc quitté définitivement la cathédrale Saint-Gilles sous une pluie d'applaudissements. "Ça va faire changer les mentalités. On est tous là pour la reine, que l'on soit pour ou contre la monarchie", se félicite Vahina, présente dans la foule. La jeune Écossaise exprime au micro d'Europe 1, sa fierté de voir l'unité de son pays.
"Le gouvernement de Westminster est horrible"
Un sentiment qui n'est pas partagé par tous sur place. Andy, cigarette à la main, craint lui au contraire que la perte d'Elizabeth II ne ravive des désirs d'indépendance. "La reine est là depuis si longtemps. Les gens vivent avec elle sans y prêter attention, sauf à quelques rares occasions, comme lors de son anniversaire. Mais là, avec un gros changement comme ça, les gens vont réévaluer la situation et le sens que ça a pour eux", estime-t-il.
Un peu plus loin, Tom, ému aux larmes, portent beaucoup d'affection à la famille royale. Mais pourtant, l'Écossais assure que son pays à une carte à jouer en prenant son indépendance. "Ça ne nous empêche pas d'aimer la reine. Ça ne nous empêche pas d'aimer la monarchie", explique-t-il, avant d'ajouter : "Mais je pense que le gouvernement de Westminster est horrible. On sait qu'on peut faire mieux et j'espère que durant ma vie, l'Écosse deviendra indépendante."
L'indépendance a de plus en plus la côte
S'émanciper de Londres, une envie partagée par de plus en plus d'Écossais. Désormais, ils sont 44% à vouloir voter 'oui' à l'indépendance en cas de référendum, contre 46% de 'non' selon un sondage Savanta ComRes pour le journal The Scotsman, paru en juin dernier. Près de 10% des Écossais avaient alors répondu 'être indécis' sur leur décision. Lors du référendum de 2015, les Écossais avaient voté à 55% pour rester dans le Royaume-Uni. Reste à savoir si la mort de la reine influencera une partie des Écossais à vouloir quitter le pays. Et si Tom assure qu'il suivra avec attention les premiers pas de Charles III, l'Écossais l'annonce : il ne changera pas d'avis.
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